Dans ses minerais, le plomb est associé à de nombreux autres éléments et en particulier au zinc et à l’argent. C’est aussi l’un des métaux pour lequel le taux de recyclage est le plus élevé, près de 60 % de la consommation, car celle-ci est concentrée dans les batteries qu’il est aisé de traiter après usage pour récupérer le plomb contenu.
Numéro atomique | Masse atomique | Configuration électronique | Structure cristalline | Rayon métallique pour la coordinence 12 |
82 | 207,2 g.mol-1 | [Xe] 4f14 5d10 6s2 6p2 | cubique à faces centrées de paramètre a = 0,4950 nm | 175,0 pm |
Masse volumique | Dureté | Température de fusion | Température d’ébullition | Conductibilité électrique | Conductibilité thermique | Solubilité dans l’eau |
11,343 g.cm-3 | 1,5 | 327,50°C | 1 740°C | 4,81.106 S.m-1 | 35,3 W.m-1.K-1 | insoluble |
Électronégativité de Pauling | pKa : Pb2+aq/PbOH+aq | pKs : PbCO3 | pKs : Pb(OH)2 | pKs : Pb(OH)4 | pKs : PbS |
pKs : PbSO4 | pKs : PbF2 | pKs : PbCl2 | pKs : PbBr2 | pKs : PbI2 | pKs : PbCrO4 |
2,33 | 8 | 10,8 | 14,5 | 64 | 28 | 42,1 | 7,6 | 4,7 | 4,4 | 8,1 | 12,5 |
Potentiels standards :
PbO(s) + H2O + 2e = Pb(s) + 2OH– | E° = -0,58 V |
PbO2(s) + H2O + 2e = PbO(s) + 2OH– | E° = 0,28 V |
3PbO2(s) + 2H2O + 4e = Pb3O4(s) + 4OH– | E° = 0,29 V |
Pb3O4(s) + H2O + 2e = 3PbO(s) + 2OH– | E° = 0,25 V |
PbO2(s) + 4H+ + 2e = Pb2+ + 2H2O | E° = 1,45 V |
PbO(s) + 2H+ + 2e = Pb(s) + H2O | E° = 0,25 V |
Pb4+ + 2e = Pb2+ | E° = 1,8 V |
Pb2+ + 2e = Pb(s) | E° = -0,126 V |
Plomb cristallisé :
|
Plomb gazeux :
|
La teneur moyenne en plomb de l’écorce terrestre est de 16 ppm.
Dans les minerais, le plomb est très souvent associé au zinc mais aussi à de nombreux autres éléments : Fe, Cu, Cd, Bi, Sb, Ge, As, Ag, Au, … qui sont en grande partie (sauf Fe) récupérés lors des opérations métallurgiques. Par exemple, en 2023, 30,8 % de la production mondiale d’argent provient de mines de plomb-zinc. En moyenne, pour 1 t de plomb, la production minière donne également 2 t de zinc et 3 kg d’argent.
Les revenus de la raffinerie de Trail, au Canada, du groupe Teck qui traite une partie du minerai de la mine de zinc-plomb de Red Dog, en Alaska, provenaient, en 2011, à 46 % de la production d’argent, 39 % de zinc, 12 % de plomb, 2,7 % d’indium, 1,84 % de germanium, 0,18 % de cadmium.
Les minerais mixtes Pb-Zn représentent 70 % de la production minière de plomb, les minerais de plomb, 20 % et 10 % de la production de plomb provient d’une coproduction lors du traitement de minerais de cuivre, zinc ou d’autres métaux.
En 2023, environ 332 mines étaient exploitées dans le monde dont 127 en Chine.
La production minière mondiale ne représente, en 2023, que 34,3 % de la consommation totale, le recyclage du plomb étant particulièrement bien développé. La part de la production primaire était de 53 %, en 1999.
Minerais : le principal est la galène (PbS) très souvent associée à la blende et à la pyrite.
Les autres minerais exploités sont la cérusite (PbCO3) et l’anglésite (PbSO4) provenant de l’oxydation de PbS, présents dans les parties supérieures des gisements de galène.
La teneur des minerais tout venant est comprise entre 1 et 12 % de Pb.
Minéralurgie : elle est effectuée sur les lieux d’extraction, dans des laveries. La concentration a lieu par gravimétrie après broyage grossier ou par flottation après broyage plus fin. On obtient des concentrés de teneurs comprises entre 60 et 80 % de plomb, sous forme de PbS. Voir un exemple de flottation dans le chapitre zinc.
En 2023, en milliers de t de plomb contenu, sur un total mondial de 4,499 millions de t. Sources : ilzsg et USGS
Chine | 1 960 | Inde | 227 | |
Australie | 458 | Russie | 200 | |
Pérou | 273 | Bolivie | 90 | |
États-Unis | 261 | Turquie | 70 | |
Mexique | 241 | Suède | 70 |
Sources : ilzsg et USGS
En 2023, la production minière mondiale est de 4,499 millions de t de plomb contenu.
La production de l’Union européenne, en 2018, est de 170 000 t, en Suède, Bulgarie, Espagne, Portugal, Irlande, Pologne, Grèce.
En Australie :
Aux États-Unis, en 2023, 9 mines sont en activité, 5 mines de plomb dans le Missouri et 4 mines où le plomb est co-produit, deux en Alaska (mines à ciel ouvert de Red Dog et souterraine de Greens Creek), deux dans l’Idaho (mines Lucky Friday et Galena). En 2000, 19 mines étaient exploitées, avec une production de 465 000 t de plomb contenu.
Au Pérou :
Les réserves prouvées et probables sont, fin 2023, de 29,7 millions de t de minerai renfermant 3,9 % de Zn, 0,9 % de Pb, 0,1 % de Cu et 71,5 g/t de Ag. En 2017, le groupe Glencore a acquis 55,03 % des actions de classe A de la société Volcan et détient 23,3 % des parts de la société.
Les revenus, en 2023, proviennent à 48,4 % des ventes de zinc, 32,9 % de celles d’argent, 12,9 % de plomb, 3,4 % d’or, 3,3 % de cuivre.
Principaux producteurs : en 2023.
Hindustan Zinc (Inde), en 2022-23 | 211 | Zhongjin Lingnan (Chine), en 2019 | 96 | |
Glencore (Suisse) | 183 | Teck (Canada) | 93 | |
JSC Gorevsky (Russie), en 2019 | 155 | Industrias Peñoles (Mexique) | 85 | |
Doe Run (États-Unis), en 2021 | 115 | Western Mining (Chine), en 2019 | 60 | |
South32 (Australie), en 2023-24 | 112 | Newmont (Mexique) | 51 |
Sources : rapports des sociétés et Volcan
En 2017, Glencore a pris une participation dans la société péruvienne Volcan lui assurant 65 % des votes. En mai 2024, Glencore a vendu sa participation dans Volcan à Integra Capital.
Par ailleurs, Industrias Peñoles possède 75 % de la société Fresnillo qui, avec en 2023, une production de 107 705 t de zinc, 57 833 t de plomb, 1 751 t d’argent et 19,0 t d’or, exploite les mines suivantes :
Commerce international : en 2023, pour les concentrés miniers.
Exportations des principaux pays sur un total mondial de 2,886 millions de t, en 2022.
Pérou | 500 | Turquie | 134 | |
Russie | 389 | Bolivie | 101 | |
Australie | 349 | Portugal | 76 | |
États-Unis | 251 | Pays Bas | 74 | |
Mexique | 203 | Afrique du Sud | 67 |
Les exportations du Pérou ont été dirigées à 73 % vers la Chine, 25 % vers la Corée du Sud.
Importations des principaux pays, sur un total de 2,611 millions de t.
Chine | 1 174 | Belgique | 103 | |
Corée du Sud | 541 | Japon | 100 | |
Allemagne | 258 | Bulgarie | 52 | |
Kazakhstan | 117 | Espagne | 49 | |
Pays Bas | 111 | Canada | 37 |
La Chine malgré sa production très importante a importé, en 2023 1,174 million de t de concentrés de plomb provenant à 30 % de Russie, 12 % des États-Unis, 10 % de Turquie, 7 % de Birmanie,…
Réserves mondiales : en 2023. Monde : 95 millions de t de Pb contenu.
Australie | 35 000 | États-Unis | 4 600 | |
Chine | 20 000 | Iran | 2 000 | |
Russie | 8 700 | Inde | 1 900 | |
Mexique | 5 600 | Suède | 1 700 | |
Pérou | 5 000 | Bolivie | 1 600 |
Source : USGS
Situation française :
Il n’y a plus de production minière après la fermeture, en décembre 1991, de la mine des Malines (30), exploitée par la société Metaleurop. La production française avait atteint 30 000 t, en 1970.
En 2023, les exportations représentent 15 t à destination à 63 % de l’Allemagne, 37 % des Pays Bas, les importations étant de 386 t de concentrés en provenance à 62 % d’Irlande, 26 % de Suède, 6 % du Maroc,
Traditionnellement cette métallurgie était réalisée en 2 étapes (grillage puis réduction), mais de nouveaux procédés pyrométallurgiques, en une étape, (KIVCET, Q.S.L, Isasmelt, …) sont de plus en plus utilisés.
Grillage : il consiste à éliminer le soufre et à agglomérer le concentré afin qu’il résiste à l’écrasement lors de la réduction. La charge obtenue doit être poreuse afin de permettre sa réduction par le monoxyde de carbone. Le grillage est réalisé vers 1000°C, SO2 est récupéré pour produire H2SO4. La réaction principale est la suivante :
PbS + 3/2 O2 = PbO + SO2 ΔrH°298 = – 416 kJ/mole
Le procédé le plus utilisé dans le monde consiste à effectuer le grillage sur des machines Dwight-Lloyd qui se présentent comme une bande sans fin de chariots mobiles munis de grilles, glissant sur des caissons étanches. L’air est soufflé à travers les grilles. Afin de décomposer PbSO4 qui se forme au cours du grillage, la température de grillage doit dépasser 950°C. Lors du grillage il se forme également une faible quantité de plomb fondu, qui reste dans le concentré, selon les réactions :
PbS + 2 PbO = 3 Pb + SO2 ΔrH°298 = + 320 kJ/mole
PbS + PbSO4 = 2 Pb + 2 SO2 ΔrH°298 = + 408 kJ/mole
La réaction de grillage étant très exothermique, il faut éviter une teneur trop importante en combustible (PbS) qui entraînerait une élévation trop importante de la température. Il ne faut pas atteindre 1114°C, température de fusion de PbS, ce dernier, à l’état fondu, ne pouvant plus être grillé. Pour cette raison la teneur des concentrés qui est, comptée en soufre, de 10 à 14 % est abaissée à une teneur moyenne de 6 % en ajoutant des concentrés préalablement grillés. Une partie du concentré grillé est donc recyclée en amont du grillage.
L’épaisseur de la couche grillée est de l’ordre de 30 cm, la surface de 50 à 90 m2, la vitesse de défilement d’environ 1 m/min, le débit d’air de 15 à 40 m3/min/m2.
Réduction : par pyrométallurgie entre 500 et 1000°C.
PbO + CO = Pb + CO2
CO2 + C = 2 CO
Avant réduction, le minerai est aggloméré et additionné de coke (180 kg/t de Pb) et de fondants, les ajouts de fondant intervenant souvent lors du grillage. La réduction a lieu selon 2 types de procédés :
Le plomb d’œuvre obtenu selon ces deux procédés titre 98,5 %. Un raffinage est nécessaire.
Ils consistent à réaliser, dans le même réacteur, le grillage et la réduction, le grillage apportant la chaleur nécessaire à la réduction. Ils utilisent du dioxygène pur ou de l’air enrichi en dioxygène pour le grillage. Le bilan énergétique est nettement amélioré, l’étape de frittage sur machine Dwight-Lloyd est inutile, la teneur des gaz émis est élevée en dioxyde de soufre permettant ainsi une transformation plus aisée en acide sulfurique et une pollution atmosphérique moindre.
Le procédé Kivcet a été mis au point en Union Soviétique pour traiter, en 1971, un minerai Cu-Zn kazakh puis en 1985 un minerai Zn-Pb. La fonderie de Trail, au Canada, d’une capacité de 120 000 t/an de plomb, exploitée par la société Teck, utilise, depuis 1997, ce procédé. Un mélange de concentré de plomb, matières recyclées, charbon et coke, silice et argile, est introduit dans la chambre d’oxydation en présence de dioxygène. Les sulfures sont transformés en oxydes qui en présence des fondants introduits (silice et argile) donnent un bain semi-fondu qui percole au travers d’une couche de coke où l’oxyde de plomb est réduit en donnant du plomb fondu. Les matériaux obtenus, laitier et plomb passent ensuite dans une chambre où la fusion totale et la séparation laitier-plomb est achevée. Dans cette chambre, l’énergie est apportée par des électrodes de graphite. Un gaz contenant environ 15 % de dioxyde de soufre est refroidi, purifié et envoyé à la production d’acide sulfurique. A Trail, le passage du procédé classique au procédé Kivcet a permis de diminuer de 127 à 1,6 t/an les émissions atmosphériques de plomb.
Le procédé QSL (Queneau-Schumann-Lurgi) consiste à alimenter par un mélange aggloméré de concentré de plomb, matières à recycler, charbon ou coke et fondants (argiles et silice) un four horizontal légèrement incliné (0,5 % de pente), comportant deux zones, l’une d’oxydation, l’autre de réduction. La fonderie du groupe Eco-Bat Technologies, à Stolberg, en Allemagne, produit ainsi, depuis 1990, 155 000 t/an de plomb, 100 000 t/an d’acide sulfurique et 700 t/an d’argent. Par rapport au procédé classique, la consommation d’énergie est passée de 15,2 à 4,5 GJ/t de Pb. Le four possède un diamètre de 3,5 m dans la zone d’oxydation et 3 m dans la zone de réduction pour une longueur de 33 m. Dans la zone d’oxydation, à 1000°C, alimentée en dioxygène pur par des tuyères plongeant dans le bain fondu, du plomb fondu se forme et est évacué. Le laitier, riche en oxyde de plomb passe, à contre courant dans la deuxième zone où il est réduit, vers 1250°C, à l’aide d’une injection de charbon finement divisé. Le plomb formé coule vers la chambre d’oxydation où il rejoint le plomb obtenu lors de la première étape. Le laitier est évacué du côté de la chambre de réduction. Les gaz produits sont refroidis à 400°C, purifiés et le dioxyde de soufre est transformé, par le procédé de contact, en acide sulfurique. En 2022, la vente à Nyrstar (Trafigura) de l’usine Eco-Bat Technologies de Stolberg a été annoncée.
Le procédé Isasmelt, proposé par Glencore, a été développé à Mount Isa (Australie) où il a fonctionné de 1991 à 1995. Il est employé également dans le traitement pyrométallurgique des concentrés de cuivre. A Quijing, en Chine, le groupe Yunnan Metallurgical produit ainsi, depuis 2005, 80 000 t/an de plomb. Le procédé consiste à agglomérer le concentré de plomb, les matières à recycler et le fondant (argile, silice…) qui sont introduits dans un four vertical (4 m de diamètre pour 11 m de hauteur) contenant un bain fondu de laitier. La fusion du bain est obtenue à l’aide d’une lance immergée alimentée en air enrichi en dioxygène et en charbon pulvérisé. Une oxydation rapide a lieu avec formation de PbO qui réagit, en partie, avec PbS restant pour donner du plomb liquide. Plus de 40 % du plomb est ainsi récupéré. Le plomb restant, sous forme de PbO est récupéré dans le laitier dont une partie est prélevée régulièrement. Ce laitier est réduit ensuite de façon classique dans un haut-fourneau.
Il est soit pyrométallurgique (environ 80 % de la production), soit électrométallurgique (environ 20 % de la production).
Pyrométallurgique : par purifications successives du plomb à l’état liquide. Il consiste en un décuivrage en présence de soufre, une élimination de As, Sn et Sb, par oxydation à l’aide de nitrate de sodium (procédé Harris), une désargentation en présence de Zn (procédé Parkes), un débismuthage en présence de Ca et Mg (procédé Kroll-Betterton). Les divers sous-produits sont récupérés lors de ces opérations. Par exemple, pour une tonne de Pb peuvent être récupérés : 6 kg de Sb, 4 kg de Cu, 3,5 kg de As, 2 kg de Bi, 1 kg de Ag, 0,3 kg de Sn.
Le plomb obtenu appelé plomb doux à une teneur de 99,99 %. Il est coulé en lingots de 45 kg appelés saumons.
Électrométallurgique : par électrolyse à anode soluble. Il est utilisé pour le plomb d’œuvre contenant plus de 2 % d’impuretés autres que le cuivre et lorsqu’on désire obtenir du plomb à faible teneur en bismuth (< 10 g/t de Pb), le procédé pyrométallurgique donnant couramment 100 g de Bi/t de Pb. L’électrolyte est généralement de l’acide fluosilicique (H2SiF6). La cathode est en plomb pur de 12 mm d’épaisseur, l’anode (200 kg) en plomb d’œuvre préalablement décuivré. La durée de l’électrolyse est de 4 à 8 jours, à 40-50°C, sous 0,3 à 0,5 V, avec une densité de courant de 150 A/m2, la consommation électrique est de 150 kWh/t de Pb.
Ou métallurgie de deuxième fusion ou d’affinage
L’obtention du métal a lieu à partir de la récupération de déchets, les batteries constituant la part la plus importante. Celle-ci est, en 2019, de 93 % aux États-Unis.
Le taux de récupération du plomb est important car il est facile de récupérer le plomb des batteries. En France, la quasi totalité du plomb utilisé dans les batteries est récupéré.
Aux États-Unis, en 2023, 62 % de la consommation provient du recyclage. A côté d’une seule fonderie primaire, fermée fin 2013, il y a environ 20 fonderies secondaires dont 12 produisant plus de 30 000 t/an et représentant plus de 95 % de la production.
Composition moyenne (en masse) d’une batterie :
Sulfate de plomb | 24,5 % | Oxyde de plomb | 16 % | |
H2SO4 | 24 % | Polypropylène | 7,7 % | |
Alliage de plomb | 21 % | PVC | 3,8 % |
Principe de la récupération des batteries :
Une partie du recyclage est réalisé dans les fours de réduction de première fusion en même temps que le traitement des concentrés de plomb.
Le principal producteur européen de plomb recyclé est le groupe Eco-Bat Technologies, voir plus loin.
En France, La société Recylex, reprise en juillet 2022 par le groupe belge Campine, récupère et casse des batteries à Escaudœuvres (59) et Villefranche-sur-Saöne (69). Le polypropylène est conditionné à Villefranche-sur-Saöne, le plomb et les sels de plomb sont traités par pyrométallurgie dans l’usine de la société Campine à Beerse, en Belgique. En 2021, a traité 86 500 t de batteries usagées.
Le groupe suédois Boliden, est, en Europe, un producteur important de plomb recyclé avec ses installations métallurgiques de Bergsöe qui a traité, en 2023, 55 000 t de batteries et produit 53 000 t d’alliages de plomb à partir de plomb recyclé.
En 2023, 1ère et 2ème fusion et ( ) 2ème fusion, en 2018. Monde : 12,853 millions de t (6,6 millions de t), Union européenne, en 2020 : 955 105 t (1,156 million de t).
Chine | 5 687 (2 140) | Royaume Uni, en 2020 | 361 (168) | |
Inde | 1 022(428) | Allemagne, en 2020 | 320 (214) | |
États-Unis | 954 (1 170) | Japon | 278 (118) | |
Corée du Sud | 744 (390) | Brésil, en 2020 | 195 (195) | |
Mexique | 431 (330) | Russie, en 2020 | 192 |
Aux États-Unis, la production de plomb de première fusion, avec 114 000 t en 2013, était assurée par une seule usine pyrométallurgique, qui a fermé fin 2013, exploitée depuis 1892, par Doe Run, à Herculaneum, dans le Missouri.
Au Canada la production de plomb de première fusion a été assurée par 2 usines avec, en 2019, une production de 97 000 t et celle de deuxième fusion par 5 usines avec une production de 147 358 t.
Les concentrés de plomb produits par les mines exploitées par Boliden, en Suède et en Irlande, ne sont qu’en partie traités par le groupe dans ses installation métallurgiques de Rönnskär, avec une production, en 2021, de 27 000 t de plomb, le reste étant livré à des producteurs européens.
En France toute production de première fusion a cessé avec l’arrêt de l’usine Metaleurop de Noyelles-Godault, en mars 2003.
Producteurs : principaux groupes mondiaux hors Chine.
Commerce international : en 2023.
Principaux pays exportateur de plomb brut sur un total mondial de 3,130 millions de t, en 2018.
Corée du Sud | 350 348 | Canada | 164 346 | |
Inde | 306 658 | Belgique | 143 561 | |
Australie | 250 838 | Malaisie | 139 913 | |
Chine | 200 654 | Allemagne | 106 594 | |
Royaume Uni | 168 824 | Bulgarie | 81 232 |
Les exportations coréennes sont destinées à 34 % aux États-Unis, 25 % à l’Inde, 22 % au Vietnam, 5 % à l’Indonésie.
Principaux pays importateurs de plomb brut sur un total mondial de 3,224 millions de t, en 2018.
États-Unis | 531 823 | Italie | 146 175 | |
Inde | 350 600 | Royaume Uni | 144 544 | |
Allemagne | 213 995 | République tchèque | 143 370 | |
Vietnam | 207 624 | Corée du Sud | 135 903 | |
Turquie | 168 937 | Singapour | 130 075 |
Les importations des États-Unis proviennent à 31 % du Canada, 25 % de Corée du Sud, 12 % du Mexique, 12 % d’Australie, 7 % du Kazakhstan.
Production métallurgique : 52 467 t de plomb de 2ème fusion, en 2020.
Usines métallurgiques de production de plomb de 2ème fusion :
Commerce extérieur : en 2023.
Plomb affiné brut :
Alliages bruts plomb-antimoine :
En 2023. Monde : 12,761 millions de t.
Chine | 5 461 | Mexique, en 2021 | 315 | |
États-Unis | 1 465 | Japon | 300 | |
Inde | 937 | Espagne, en 2021 | 280 | |
Corée du Sud | 547 | Brésil, en 2021 | 231 | |
Allemagne, en 2021 | 371 |
En 2018, dans le monde. Source : Ressources naturelles Canada
Accumulateurs | 86 % | Munitions | 1 % | |
Produits laminés et extrudés | 7 % | Autres | 1 % | |
Composés chimiques | 5 % |
Source : Ressources naturelles Canada
En 1960, la part des accumulateurs était de 28 %.
Aux États-Unis, en 2023, 85 % de la consommation du plomb est destinée aux accumulateurs.
Accumulateurs : vu l’importance de la part des accumulateurs, la consommation de plomb est liée à la production automobile (parc automobile mondial : 500 millions de véhicules). Marché mondial annuel : 250 millions de batteries (9 millions en France pour le démarrage, dont 3,2 millions en premier équipement). En 10 ans, la durée de vie des batteries a été multipliée par 2 (de 3 à 4 ans en moyenne, actuellement) et la quantité de plomb utilisé a diminué de 12 à 8 kg.
Les batteries pour usage « stationnaire » sont conçues pour durer 25 ans.
En Amérique du Nord, en 2015, consommation de 127 millions de batteries, à 83,5 % destinées au remplacement de batteries usées, renfermant 1,2 million de t de plomb soit une moyenne de 9,84 kg de Pb/batterie.
En 2015, dans le monde, les batteries au plomb sont destinées à 58 % aux automobiles, 18 % aux vélos électriques (surtout en Chine), 8 % aux véhicules de traction électriques (chariots élévateurs…), 7 % aux télécom, 5 % sous forme de batteries scellées, 4 % comme batteries stationnaires utilisées en appoint du réseau électrique (hôpitaux, …).
Principe de fonctionnement :
A la plaque positive :
PbO2 + SO42- + 4H+ + 2e = PbSO4 + 2H2O avec un potentiel standard E° = + 1,685 V
A la plaque négative :
Pb + SO42- = PbSO4 + 2e avec un potentiel standard E° = – 0,356 V
Les cellules de 2 V sont connectées en série. La matière active est préparée sous forme de pâte constituée de poudre très fine (< 5 μm) d’oxyde de plomb, de plomb (20 à 30 %), d’acide sulfurique et d’eau, transformée par électrolyse en dioxyde de plomb à la plaque positive et en plomb spongieux à la plaque négative.
La matière active est déposée sur des grilles en alliage de plomb. L’alliage traditionnel (4 à 5 % de Sb) a de bonnes qualités mécaniques, mais Sb de la grille positive a tendance à passer en solution et à se redéposer sur la plaque négative. La surtension moindre de Sb/Pb entraîne un dégagement de H2 qui décharge la batterie (autodécharge) et consomme de l’eau. L’alliage Pb-Ca permet d’éviter la consommation d’eau mais du fait de la formation d’une couche passive sur la plaque positive gênant la charge de la batterie après décharge complète, cet alliage n’est utilisé que pour la grille négative. La grille positive est en alliage à 2 % de Sb.
L’électrolyte est de l’acide sulfurique à 4 à 5 moles/L. Les matériaux des séparateurs entre compartiments + et -, en papier cellulosique imprégné de PVC, sont de plus en plus remplacés par des fibres de verre ou du polyéthylène poreux, afin de diminuer la résistance interne de la batterie.
Le plomb représente 1/5 du prix d’une batterie.
On assiste au développement de grosses batteries destinées à réguler les réseaux de distribution électrique : 2 500 t de plomb dans des batteries, à Los Angeles, pour une puissance électrique de 400 MW.
Alliages : les éléments d’addition peuvent permettre d’abaisser le point de fusion de plomb, d’augmenter les propriétés mécaniques ou d’améliorer les caractéristiques électrochimiques :
Revêtement des câbles électriques : le plomb est utilisé pour les câbles sous marins haute tension car il est parfaitement imperméable aux liquides.
Bâtiment : en France, consommation d’environ 2 000 t/an de feuilles de plomb pour l’entretien et la rénovation des monuments historiques. Utilisé comme matériau de couverture et de décoration pour la rénovation du dôme des Invalides à Paris. Le plomb est également utilisé en insonorisation, particulièrement basse fréquence et comme matelas antivibrations. Utilisation de 10 000 t/an comme accessoires de couverture (souches de cheminées, chenaux, recouvrement de balcons).
Notre-Dame de Paris avait sa toiture recouverte de 210 t de plaques de plomb de 5 mm d’épaisseur et 250 t étaient présentes dans la flèche construite par Viollet le Duc. Lors de l’incendie du 15 avril 2019, des températures comprises entre 600 et 900°C ont été atteintes et le plomb a fondu et, en partie, été volatilisé. La plus grande partie s’est retrouvée à l’intérieur de la cathédrale mais une fraction a été dispersée dans l’environnement, sous forme de poussière, autour de l’édifice.
Oxydes : PbO (litharge), Pb3O4 (minium), voir également le paragraphe verres au plomb.
Verres au plomb : l’oxyde de plomb augmente l’indice de réfraction des verres qui de n = 1,5, peut atteindre n = 1,8. Les verres de cristal ont des teneurs exprimées en PbO d’au moins 24 %. Des fibres optiques sont constituées d’une peau en verre ordinaire (n = 1,5) et d’un cœur en verre au plomb (50 % de PbO) d’indice 1,62.
Le numéro atomique élevé du plomb en fait le meilleur élément pouvant entrer dans la composition de verres de protection contre les rayonnements (X et nucléaires). Le verre du cône des tubes de télévision contenait jusqu’à 30 % de PbO, soit 1 kg de plomb par téléviseur couleur. Ce verre brunissant sous l’impact des rayons X, le verre de l’écran contenait des oxydes de strontium et baryum, éléments possédant également des numéros atomiques élevés. L’usine de retraitement des combustibles irradiés de La Hague utilise plus de 200 fenêtres de verre au plomb (jusqu’à 80 % de PbO). Les fenêtres sont formées par des dalles de verre collées les unes aux autres. L’épaisseur peut atteindre 1,2 m et la masse, plusieurs tonnes.
Plomb de chasse : l’alliage (1,5 % Sb, 0,8 % As), est fabriqué selon le procédé « de la tour ». Par exemple, entre 1824 et 1836, la tour Saint Jacques à Paris a été utilisée pour produire du plomb de chasse. Il en a été de même à Rouen pour la tour Saint André.
Pollution de l’atmosphère par le plomb : d’après pour la Science n°228.
L’étude de la composition en plomb de carottes glaciaires prélevées au Groenland a montré que celle-ci a varié de 0,5 pg (10-12 g) de plomb par g de glace en l’an – 1000 à 2 à 3 pg entre – 500 et 200 pour attendre 10 pg vers 1770, 50 pg vers 1900, 100 pg vers 1969 pour décroître ensuite à environ 10 pg après la quasi-disparition d’abord aux États-Unis et au Japon de l’essence contenant des additifs à base de plomb. La pollution à l’époque romaine et jusqu’au début du XXème siècle est principalement due au fonctionnement des fours de réduction qui, à l’époque romaine, rejetaient dans l’atmosphère jusqu’à 5 % de la production soit 4 000 t/an à l’apogée de l’Empire romain. Depuis 1923 et l’utilisation de l’essence plombée, ce sont le plomb tétraéthyle et tétraméthyle qui transformés en plomb triéthyle et diéthyle ont été les principaux polluants de l’atmosphère.
Toxicité :
Le saturnisme est une maladie liée à une intoxication aiguë ou chronique au plomb. Incorporés dans l’organisme, les ions Pb2+ entrent en compétition avec Ca2+ dans la formation des os constitués de phosphate de calcium pour leur partie minérale. Le plomb peut aussi bloquer plusieurs enzymes. L’ingestion doit être limitée à 3 mg Pb/semaine.
Les normes de l’Union européenne sont pour l’eau potable d’un maximun admissible de 10 μg Pb/L depuis fin 2013 et d’une concentration maximale admissible dans l’atmosphère de 0,5 μg/m3, en moyenne annuelle.
La plombémie, taux de plomb dans le sang, varie, en général, de 7 à 20 μg/100 mL de sang, en fonction de la contamination atmosphérique (0,1 à 0,2 μg/m3 dans les zones rurales, 1 à 2 μg/m3 en moyenne dans les grandes villes). En Europe, la valeur maximale admissible est de 35 μg/100 mL. Chez l’enfant, 15 μg/100 mL sont considérés comme une limite maximale.
La céruse (2PbCO3,Pb(OH)2) qui a été pendant longtemps employée comme pigment blanc dans les peintures est interdite d’usage par les professionnels dans ce secteur depuis 1948 mais elle reste présente dans des vieilles peintures et présente l’inconvénient d’avoir un goût sucré. Par ailleurs son interdiction de mise sur le marché ne date que de 1993 et l’interdiction définitive de son emploi de 2003. On évalue, en France, le nombre d’enfants en contact avec ces peintures à 140 000 dont la moitié dans l’Île de France. En 1988, à Paris, 2 enfants sont morts après avoir ingéré des vieilles peintures contenant de la céruse et de nombreux autres sont intoxiqués chaque année.