Le diazote constitue 78 % en volume de l’atmosphère terrestre. Il est utilisé principalement comme matière première pour la production d’ammoniac, d’acide nitrique, d’urée, de nitrate d’ammonium, afin de fabriquer des engrais azotés. Pour l’élaboration de ces composés, le diazote est directement extrait de l’air, sans séparation préalable. Par ailleurs, le diazote est séparé des autres constituants de l’air, principalement dans des unités cryogéniques de distillation, pour être surtout employé comme gaz inerte.
Formule | Masse molaire | Distance interatomique |
N2 | 28,013 g.mol-1 | 109,76 pm |
Masse volumique | Température de fusion | Température de sublimation | Température critique | Pression critique | Température point triple | Pression point triple | Conductibilité thermique | Solubilité dans l’eau |
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-209,86°C | -195,8°C | -146,96°C | 3 396 kPa | -210°C | 12,5 kPa | 0,02598 W.m-1K-1 |
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Potentiels standards :
H2N2O2 + 2H+ + 2e = N2(g) + 2H2O | E° = 2,65 V |
N2O(g) + 2H+ + 2e = N2(g) + H2O | E° = 1,77 V |
N2(g) + 2H2O + 4H+ + 2e = 2H3NOH+ | E° = -1,87 V |
3N2(g) + 2H+ + 2e = 2HN3 | E° = -3,1 V |
N2(g) + 5H+ + 4e = N2H5+ | E° = -0,23 V |
HN3 + 3H+ + 2e = NH4+ + N2(g) | E° = 1,96 V |
Diazote gazeux :
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Le diazote constitue 78,08 % en volume de l’atmosphère, soit 3,9.1015 t.
Par ailleurs, l’élément azote est peu abondant dans la croûte terrestre, avec 19 ppm, où il est présent dans l’humus (qui contient environ 5 % d’azote) du sol des régions tempérées, sous forme organique (plantes et organismes vivants et morts) à raison de 1 à 10 t/ha, ou sous forme minérale (100 à 200 kg/ha, 1/5 sous forme d’ion NH4+, 4/5 sous forme d’ion NO3–), voir le chapitre engrais azotés. Sous forme organique, l’élément azote constitue environ 15 % en masse des protéines. Sous forme minérale, il est présent dans des nitrates : KNO3 (salpêtre) et NaNO3 (nitrate du Chili), des dépôts de guano (excréments d’oiseaux) et dans l’urée (voir le chapitre engrais azotés).
C’est le procédé de loin, à 80-90 %, le plus utilisé.
Il est basé sur la séparation des différents constituants de l’air (voir le chapitre consacré au dioxygène), dans une colonne de rectification, en fonction de leur température d’ébullition (diazote : -196°C, dioxygène -185°C). L’air, comprimé sous 4 à 7 bar et purifié, est refroidi jusqu’à liquéfaction et les différents constituants séparés dans la colonne de rectification par distillation fractionnée. Ce procédé est bien adapté aux consommations supérieures à 200 m3/h nécessitant une pureté élevée, jusqu’à 99,999 % avec moins de 1 ppm de O2. Les capacités de production, par installation, peuvent dépasser 7 000 t/jour.
Le diazote, lorsque les débits désirés sont faibles (inférieurs à 5 000 m3/h) et la pureté un critère non important, peut être produit à l’aide d’un procédé non cryogénique. Toutefois, pour des débits très faibles (< 100 m3/h), qui peuvent également être obtenus par un procédé non cryogénique, les bouteilles de gaz comprimé ou le gaz liquéfié sont les plus utilisés. Voir plus loin le schéma.
La production de diazote, par procédé non cryogénique, est plus intéressante que la production de dioxygène. En France, Air Liquide approvisionne, 20 % du marché du diazote à l’aide de procédés non cryogéniques. Le procédé actuellement le plus utilisé est la perméation gazeuse.
Perméation gazeuse : c’est un procédé simple et continu.
Le procédé utilise les différences de vitesses de diffusion des molécules de gaz à travers une membrane. La membrane de polymère d’une épaisseur inférieure à 10 micromètres est fixée sur un support tubulaire. Ces tubes sont réunis en faisceau dans un module renfermant plusieurs milliers de m2 de membrane par m3 d’installation. O2, H2O et CO2 diffusent plus rapidement que N2 à travers les membranes (O2 2 à 8 fois plus vite que N2, H2O, 100 fois plus vite que O2). Le diazote obtenu est sec (avec environ 1 ppm de H2O) et quasiment dépourvu de CO2 (avec environ 1 ppm de CO2). La pureté du diazote obtenu varie de 95 à 99,5 % avec des débits variant entre 3 et 1 000 m3/h. De hautes puretés peuvent être obtenues en effectuant en plus une désoxydation par réaction catalytique de O2 avec H2. Utilisée pour produire du diazote, cette technique n’est pas, actuellement, employée pour produire du dioxygène pur mais seulement de l’air enrichi (à 30-40 %) en dioxygène.
Procédé PSA (Pressure Swing Adsorption)
Il utilise les différences de cinétique d’adsorption sous pression et de désorption des molécules du gaz à purifier par un substrat spécifique. L’adsorbant utilisé, le charbon actif (qui adsorbe plus rapidement O2 que N2) a la capacité de fixer de façon réversible le dioxygène, l’humidité et le dioxyde de carbone contenus dans l’air sous pression. La capacité d’adsorption d’un lit de charbon actif est limitée et lorsque le lit est saturé il faut le régénérer. Cette régénération est effectuée par rétrobalayage à pression atmosphérique de ce lit de charbon actif : les impuretés (dioxygène, eau, dioxyde de carbone) fixées sont alors désorbées du charbon actif et évacuées. Une unité PSA est constituée de 2 lits de charbon actif ce qui permet d’enchaîner ces 2 étapes adsorption – régénération de façon cyclique. Ce procédé est surtout utilisé pour la production de diazote de pureté assez élevée (95 à 99,9 %) et de débit important (compris entre 1 000 et 2 000 m3/h).
En fonction de la pureté et du débit souhaités.
Identiques à celui du dioxygène, voir ce chapitre : en bouteille de diazote comprimé sous 200 bar, sous forme liquide, au moyen d’unités à membranes ou cryogéniques sur sites ou par gazoduc.
En 2023, la production de l’Union européenne est de 35 millions de t* dont :
Allemagne, en 2022 | 8 808 | Belgique | 2 453 | |
Pays Bas | 4 784 | Espagne | 1 984 | |
France | 4 430 | Pologne | 1 533 | |
Italie | 2 718 | République tchèque | 1 135 |
Source : statistiques Prodcom de l’Union européenne
* Les données statistiques de l’Union européenne sont exprimées en m3, dans les conditions normales (0°C, 1,013 bar), dans ces conditions la masse volumique du diazote est de 1,2501 kg.m–3.
En 2020, la production du Japon est de 17,644 millions de t.
Commerce international : en 2023.
Principaux pays exportateurs :
Belgique | 627 714 | Autriche | 77 958 | |
Allemagne | 181 881 | Italie | 50 430 | |
France | 145 048 | Suisse | 36 316 | |
Canada | 112 052 | Serbie | 27 657 | |
République tchèque | 92 389 | Singapour | 22 728 |
Source : ITC
Les exportations belges sont destinées à 86 % aux Pays Bas, 12 % à la France.
Principaux pays importateurs :
Pays Bas | 300 639 | Belgique | 50 103 | |
Allemagne | 189 335 | Danemark | 47 912 | |
Canada | 148 301 | Slovénie | 41 892 | |
Slovaquie | 90 592 | Luxembourg | 35 430 | |
France | 81 104 | Autriche | 40 036 |
Source : ITC
Les importations des Pays Bas proviennent 92 % de Belgique, 7 % d’Allemagne.
Principaux producteurs mondiaux :
Production : elle est, en 2023, de 4 430 000 t.
Commerce extérieur : en 2023.
Les exportations étaient de 145 048 t avec comme marchés principaux à :
Les importations s’élevaient à 81 101 t en provenance principalement à :
Producteurs :
Principalement comme matière première pour la production d’ammoniac, acide nitrique, urée, nitrate d’ammonium, composés utilisés principalement pour fabriquer des engrais azotés (voir les chapitres consacrés à ces produits). Pour l’élaboration de ces composés, le diazote est directement extrait de l’air, sans séparation préalable.
Le diazote, après séparation de l’air, est principalement utilisé comme gaz inerte :
Autres utilisations :
2 NaN3 = 2 Na + 3 N2
La présence de KNO3 et de SiO2 permet d’oxyder Na en Na2O et de fixer par SiO2 les oxydes alcalins formés en donnant des silicates alcalins. NaN3 étant toxique, d’autres sources gazeuses sont en cours de développement : propergols utilisés dans la propulsion de missiles, cartouches de gaz (He, Ar ou N2) comprimé à 250 bar.
Utilisations du diazote liquide : elles représentent environ 15 % des utilisations, avec, en 2016, une consommation mondiale de 7,87 millions de t.