L’or est principalement employé en bijouterie. Il a pendant longtemps joué le rôle d’étalon monétaire et est toujours une valeur refuge en cas de crise. Son rôle s’explique moins par sa relative rareté, les gisements aurifères sont plus nombreux que ceux de nombreux autres éléments, que par son inaltérabilité aux agents atmosphériques.
Numéro atomique | Masse atomique | Configuration électronique | Structures cristallines | Rayon métallique pour la coordinence 12 |
79 | 197,0 g.mol-1 | [Xe] 4f14 5d10 6s1 | cubique à faces centrées de paramètre a = 0,4078 nm | 144,2 pm |
Masse volumique | Dureté | Température de fusion | Température d’ébullition | Conductibilité électrique | Conductibilité thermique | Solubilité dans l’eau |
19,3 g.cm-3 | 2,5 | 1 064,43°C | 2 807°C | 45,2.106 S.m-1 | 317 W.m-1.K-1 | insoluble |
Électronégativité de Pauling | E° : Au2O3(s) + 6H+ + 6e = 2Au(s) + 3 H2O | E° : Au(OH)3(s) + 3H+ + 3e = Au(s) + 3H2O | pKs : AuOH | pKs : Au(OH)2 |
2,54 | 1,36 V | 1,45 V | 19,1 | 44 |
Or cristallisé :
|
Or gazeux :
|
La teneur moyenne de l’écorce terrestre est de 0,005 ppm (5 ppb). L’eau de mer contient de 1 à 10 mg d’or/m3.
Minerais : leurs teneurs sont, en moyenne, de 0,5 à 20 ppm (ou g/t) et elles peuvent être plus importantes, par exemple, 120 ppm dans la partie souterraine de la mine de Porgera en Papouasie-Nouvelle Guinée lors du début de son exploitation. Lorsque l’or est récupéré comme sous-produit d’autres métaux, les teneurs peuvent être nettement plus faibles : l’or à une teneur de 0,18 ppm, associé à du cuivre, est récupéré dans la mine de Bingham Canyon (Utah, États-Unis). En 2023, les productions de cette mine, exploitée par Rio Tinto, ont été de 151 600 t de Cu, 1 800 t de Mo, 50,3 t de Ag et 3,26 t de Au. En un siècle, la production de cette mine a été de plus de 500 t d’or. Les réserves prouvées et probables sont de 881 millions de t de minerai renfermant 0,38 % de Cu, 0,033 % de Mo, 1,99 g/t de Ag et 0,18 g/t de Au.
Dans les minerais, l’or est très souvent présent sous forme métallique (état natif), fréquemment allié à l’argent, souvent au cuivre, parfois au bismuth et à l’uranium. Les minerais sont classés en fonction des autres composés associés à l’or, la présence de ces composés pouvant entraîner des difficultés de traitement. On distingue l’or libre, inclus ou non dans d’autres minéraux, de l’or associé à des sulfures de fer (pyrite : FeS2, pyrrhotite : Fe1-xS), de l’or associé à des sulfures d’arsenic (arsénopyrite ou mispickel : FeAsS) ou d’antimoine (stibine : Sb2S3). L’or associé à des sulfures de cuivre, nickel, zinc ou plomb est récupéré comme coproduit des métallurgies correspondantes.
L’or libre se trouve dans des filons (en général riches en quartz), des chapeaux oxydés de minerais sulfurés ou des alluvions, sous forme de placers (dans ce cas, l’or est sous forme de paillettes ou de pépites) : le Witwatersrand d’Afrique du Sud est un placer fossile. Le plus gros amas d’or trouvé (mêlé à du quartz), la « plaque de Holterman », a été trouvé en 1872 à Hill End (Australie) : 1,42 m de long, 235 kg. La plus grosse pépite, « Welcome Stranger », a été trouvée à Black Lead (Australie), en 1869 : 71 kg d’or. En France, la plus grosse pépite conservée pèse 543 g. Elle a été trouvée aux Avols (07) et a été vendue, en 1911 au musée de l’Université Harvard (Massachusetts, États-Unis). En France, l’orpaillage artisanal produit, officiellement, de 2 à 3 t/an, principalement en Guyane.
Les découvertes de gisements d’or ont donné lieu à de nombreuses ruées vers l’or :
Exploitations minières : environ 400 mines d’or sont en cours d’exploitation dans le monde. Quelques exemples :
Principaux complexes miniers exploités selon leur production de 2023 :
Grasberg (Indonésie) | 62,2 | Boddington (Australie) | 23,2 | |
Muruntau (Ouzbekistan), en 2022 | 52,9 | Lihir (Papouasie Nll. Guinée), en 2022 | 21,4 | |
Olimpiada (Russie) | 46,6 | Ahafo (Ghana) | 18,1 | |
Carlin (États-Unis) | 43,9 | Peñasquito (Mexique) | 17,6 | |
Cortez (États-Unis) | 27,7 | Pueblo Viejo (République Dominicaine) | 17,4 |
Sources : rapports des sociétés
En tonnes d'or contenu, en 2023, sur un total mondial de 3636,2 t. Source : World Gold Council
Chine | 378,2 | Indonésie | 132,5 | |
Russie | 321,8 | Pérou | 128,8 | |
Australie | 293,8 | Mexique | 126,6 | |
Canada | 191,9 | Ouzbékistan | 119,6 | |
États-Unis | 166,7 | Mali | 105,0 | |
Ghana | 135,1 | Afrique du Sud | 104,3 |
Source : World Gold Council
La production de l’Union européenne, en 2023, réalisée en Bulgarie, Suède et en Finlande est de 25,4 t.
En 2007, la Chine est devenue premier producteur mondial, devançant l’Afrique du Sud qui a été n°1 mondial pendant 102 années consécutives. En Chine, en 2014, la production des mines d’or représente 81,5 % de la production, celle des coproductions d’autres métaux non ferreux, 18,5 %.
Depuis la préhistoire, la production mondiale totale d’or serait, fin 2023, de 212 582 t, dont :
avant la fin de l’empire romain | 10 000 t | au XIXème siècle | 12 000 t | |
au Moyen Age | 2 500 t | de 1900 à 1996 | 110 500 t | |
au XVII – XVIIIème siècle | 4 000 t | de 1997 à 2023 | 79 000 t |
Les 2/3 de la production mondiale depuis la préhistoire ont été extraits ces 50 dernières années. 32 % de cette production (50 627 t entre 1884 et 2006) provient du Witwatersrand sud-africain. Le maximum de la production sud-africaine a été atteint en 1975 avec près de 1 000 t soit, à l’époque, 67 % de la production mondiale.
La productivité annuelle varie de 1,7 kg par employé en Afrique du Sud à 41,7 kg/employé en Australie. En Afrique du Sud, les exploitation sont essentiellement souterraines alors qu’elles sont principalement à ciel ouvert en Australie.
Production minière d’Afrique du Sud :
Les gisements sont situés dans le Witwatersrand, à 1 500 m d’altitude. Il y a 2,5 milliards d’années (archéen), l’or charrié par des rivières s’est déposé dans les 50 000 km2 d’une mer intérieure. Le gisement forme un arc de cercle de 480 km de long à cheval sur le Transvaal et l’État d’Orange. Les paillettes d’or sont présentes dans des bancs conglomératiques, appelés reefs. Les profondeurs atteintes sont, en moyenne, comprises entre 1 000 et 4 000 m sous la surface du sol avec des records à 4 121 m pour la mine de Driefontein et 4 020 m pour celle de Kloof. Les mines en activité ont employé, en 2006, 159 984 mineurs (le maximum a été de 537 000 en 1987).
La raffinerie Rand Refinery, détenue à 42,41 % par AngloGold Ashanti, 33,15 % par Sibanye Stillwater, 11,3 % par DRD Gold, 10 % par Harmony et 2,76 % par Gold Fields, à Germiston, transforme principalement le doré produit par les installations minières en produits raffinés. Elle traite l’ensemble de la production du pays et la plus grande partie de celle-ci est achetée par la banque centrale d’Afrique du Sud qui la vend ensuite sur le marché mondial. La raffinerie affine également 75 % de la production africaine hors Afrique du Sud. Depuis 1920, elle a raffiné 50 000 t d’or soit environ le tiers de la production mondiale. En 2023, la production minière a été de 104,3 t.
De 1868 à 1995, 80 000 mineurs ont péri dans les mines d’or (424 morts en 1994). En 1984, la production d’une once d’or, nécessitait l’extraction de 3,3 t de minerai, 39 heures de travail, 5,4 m3 d’eau, 572 kWh, 12 m3 d’air comprimé. Les mines d’or sud africaines consommaient 18 milliards de kWh soit 1/5 de la production d’Afrique du Sud et 1/10 de la production du continent africain.
Production minière des États-Unis : 27 mines donnent 97 % de la production. Celle-ci provient à 73 % du Nevada, 13 % d’Alaska.
En juillet 2019, les mines exploitées au Nevada par Barrick et celles exploitées par Newmont ont été regroupées dans une joint venture, Nevada Gold Mines (NGM), détenue à 61,5 % par Barrick et 38,5 % par Newmont. En 2023, la production a été de 94,3 t d’or avec des réserves prouvées et probables de 356 millions de t renfermant 2,54 g/t d’or. Les mines regroupées sont celles de Carlin, Cortez, Turquoise Ridge, Phoenix et Long Canyon. Les complexes miniers de Carlin et Cortez sont parmi les plus importants au monde. En 2023, le complexe de Carlin a donné 43,9 t d’or. Celui de Cortez a donné 27,7 t d’or. La mine de Turquoise Ridge a donné 16,0 t d’or, celle de Phoenix 6,2 t et celle de Long Canyon 0,467 t.
Aux États-Unis, en 2023, une coproduction, principalement à partir de minerais de cuivre, représente 6 % de la production totale.
En Europe de l’Ouest, l’or est principalement coproduit des métallurgies du cuivre, zinc, plomb et nickel.
Situation française : les exploitations métropolitaines ont été toutes fermées. La production d’or est limitée, en 2023, à la Guyane. Les dernières mines exploitées ont été les suivantes :
La Guyane : les minéralisations aurifères se sont mises en place il y a 2 milliards d’années au moment où les continents américain et africain n’étaient pas séparés. Ainsi, les gisements de Guyane sont le prolongement de ceux de l’Ouest africain. La première pépite a été découverte, en 1854, dans le bassin de l’Approuague. La plus grande partie de la production est alluvionnaire et assurée par des orpailleurs ou des PME comme Auplata qui a produit, en 2022, 157 kg d’or, ou la Compagnie Minière Espérance. La production déclarée est passée de 544 kg en 1989 à 2 693 kg en 2006 et 2 700 kg, en 2018. Les quantités extraites illégalement sont estimées à 10 à 12 t/an. Des groupes miniers internationaux commencent à s’intéresser à l’exploitation de gisements filoniens. Par exemple, la Compagnie Minière de la Montagne d’Or, détenue à 55,01 % par le groupe russe Nordgold et 44,99 % par le groupe canadien Orea a eu le projet d’exploiter, à ciel ouvert, un gisement primaire de 54 millions de t de minerai renfermant 1,58 g/t d’or avec une production annuelle de 6,7 t pendant minimum 12 ans. En juin 2019, le gouvernement a annoncé l’abandon du projet.
L’or en France métropolitaine
(d’après C. Guillemin, Z. Johan et E. Marcoux, La vie des Sciences, Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, série générale, tome 6, 1989, n°5, p 337-367, que nous remercions). Les mines notées en activité ne le sont plus actuellement.
Principaux producteurs : en 2023.
Newmont (États-Unis) | 165,5 | Navoi Mining (Ouzbékistan) | 88,9 | |
Barrick Gold (Canada) | 126,0 | AngloGold Ashanti (Afrique du Sud) | 80,7 | |
Agnico Eagle (Canada) | 107,0 | Gold Fields (Afrique du Sud) | 67,9 | |
Polyus (Russie) | 90,4 | Kinross (Canada), en équivalent or | 66,9 |
Sources : rapports des sociétés
En juillet 2019, Newmont et Barrick ont regroupé leurs mines du Nevada, aux États-Unis, dans une joint venture détenue à 61,5 % par Barrick et 38,5 % par Newmont.
Les réserves totales, prouvées et probables sont, fin 2023, de 4 348 millions de t de minerai renfermant 0,97 g/t d’or.
Pour Newmont, les coproductions sont, en 2023, de 56 t d’argent, 66 120 t de cuivre, 51 528 t de plomb, 104 880 t de zinc.
Par ailleurs, Barrick produit du cuivre, au Chili, à Zaldivar, détenu à 50 %, avec, en 2023, 41 000 t, en Zambie, à Lumwana, avec 118 000 t, en Arabie Saoudite, à Jabal Sayid, détenu à 50 %, avec 32 000 t. En 2020, 92,7 % des revenus proviennent des ventes d’or et 5,5 % de celles de cuivre.
Les réserves totales, prouvées et probables, sont, fin 2023, de 1 400 millions de t de minerai renfermant 1,65 g/t d’or.
Les réserves prouvées et probables sont de 1 186 millions de t de minerai renfermant 1,28 g/t d’or, 26 millions de t de minerai renfermant 27,97 g/t d’argent, 25,7 millions de t de minerai renfermant 0,31 % de cuivre, 12,3 millions de t de minerai renfermant 1,04 % de zinc.
La production d’or a coproduit 9 t d’acide sulfurique au Brésil et de l’argent avec 137 t en Argentine.
Les réserves totales prouvées et probables sont, fin 2023, de 526 millions de t de minerai renfermant 1,66 g/ d’or et 120 millions de t renfermant 1,23 % de cuivre.
Les réserves prouvées et probables sont de 937 millions de t de minerai renfermant 0,8 g/t d’or et 16,1 millions de t renfermant 45,7 g/t d’argent.
En milliers de tonnes d'or contenu, sur un total mondial, en 2023, de 59 000 t. Source : USGS
Australie | 12 000 | Indonésie | 2 600 | |
Russie | 11 100 | Brésil | 2 400 | |
Afrique du Sud | 5 000 | Canada | 2 300 | |
États-Unis | 3 000 | Pérou | 2 300 | |
Chine | 3 000 | Ouzbékistan | 1 800 |
Les procédés utilisés dépendent de la nature des minerais. Voir également ci-dessus quelques exemples concernant les gisements français.
La gravimétrie : concerne l’or libre alluvial dont les particules ont une dimension supérieure à 75 micromètres. Les installations industrielles récupèrent d’abord une partie de l’or libre par gravimétrie à l’aide de tables à secousses ou de concentrateurs centrifuges. La gravimétrie est aussi utilisée dans les installations artisanales des orpailleurs : batée ou laveries formées de canaux de bois munis de baguettes (sluice). Cette technique, peu coûteuse, permet d’exploiter des gisements de très faible teneur (de l’ordre 1 g/m3), mais la récupération des fines particules est faible malgré l’utilisation de canaux tapissés de velours ou de concentrateurs centrifuges.
La flottation, après broyage, est systématiquement utilisée lorsque l’or est associé à des sulfures métalliques. Elle précède le traitement ultérieur de cyanuration.
Le grillage est utilisé lorsque l’or est associé à des sulfures de Fe, Ni, Sb, car il facilite les traitements ultérieurs en rendant le minerai poreux. Le grillage est de plus en plus remplacé soit par une lixiviation sous pression de dioxygène, en autoclave, soit par une biolixiviation.
L’amalgamation consiste à allier l’or (et l’argent) avec du mercure et à décomposer l’alliage (25 à 50 % d’or) par distillation du mercure, vers 400-500°C. Actuellement cette technique, très polluante, est utilisée seulement dans des installations artisanales souvent illégales.
L’extraction hydrométallurgique par cyanuration : inventée en 1888, c’est le procédé le plus utilisé (environ 80 % de la production mondiale). Elle consomme environ 6 % des 1,1 million de t de cyanure de sodium produites annuellement dans le monde.
Le minerai broyé (< 0,1 mm) est traité par une solution diluée (0,5 g/L) de cyanure de sodium en milieu basique (pH > 10 pour éviter la libération de cyanure d’hydrogène (HCN) très toxique) et en présence de dioxygène :
4 Au + 8 CN– + O2 + 2 H2O = 4 Au(CN)2– + 4 OH–
Après traitement de 12 à 48 h, la solution contient quelques g d’or par m3. La consommation de NaCN est de 0,2 à 1 kg/t de minerai. La solution contenant le complexe aurocyanure est traitée selon deux procédés :
La biolixiviation, par exemple avec thiobacillus ferro-oxydans, permet de transformer les sulfures en sulfates en libérant l’or ce qui rend la cyanuration plus efficace.
La lixiviation en tas de minerais de faible teneur (moins de 1 g/t) utilise le même principe de formation d’un complexe cyanuré. Le traitement qui dure de quelques semaines à plusieurs mois pour des rendements de 40 à 85 % a été utilisé, par exemple à Rouez, en France.
L’hydrométallurgie est également utilisée pour traiter les rejets d’anciennes laveries ou les stériles d’anciennes mines (par exemple à Salsigne, en France ou à grande échelle, en Afrique du Sud).
Extraction hydrométallurgique à l’aide de thiosulfate : le traitement par cyanuration présentant des risques lors de son utilisation ainsi que pour l’environnement, un traitement alternatif commence à être employé. Il consiste à complexer l’or par des ions thiosulfate, en présence de dioxygène, à pH compris entre 8 et 10, selon la réaction suivante :
4 Au + 8 S2O32- + O2 + 2 H2O = 4 [Au(S2O3)2]3- + 4 OH–
La présence d’ammoniac est favorable et la réaction est catalysée par des ions Cu(II). La concentration en ions thiosulfate doit être nettement plus importante que celle des ions cyanure : de 5 à 20 g/L au lieu de 0,25 à 1 g/L. Le thiosulfate d’or s’adsorbant faiblement sur le charbon actif il est nécessaire d’employer d’autres techniques de récupération, cémentation ou résines échangeuses d’ions.
La première exploitation industrielle a eu lieu, en 2014, à la mine de Goldstrike, aux États-Unis, dans le Nevada, exploitée par Barrick. Le traitement est réalisé à l’aide de thiosulfate de calcium. La récupération de l’or est effectué sur des résines échangeuses d’ions et les ions thiosulfate sont recyclés à l’aide d’une osmose inverse. La production prévue est de 11 à 14 t/an d’or.
Affinage :
Le métal obtenu par cémentation est fondu et traité par Cl2 à 1150°C (procédé Miller). Les impuretés métalliques donnent des chlorures volatils ou liquides qui sont éliminés. L’or obtenu a un titre en général supérieur à 995/1000 et contient jusqu’à 0,35 % d’Ag. Il est coulé en barres de 12,5 kg.
De l’or à 999,9/1000 peut être obtenu par affinage électrolytique à anode soluble (procédé Wohlwill). La cathode est en or pur, l’or à affiner constituant l’anode, l’électrolyte est une solution d’acide aurichlorhydrique (HAuCl4), les cellules sont en céramique.
Il est estimé mondialement à 1 237 t, en 2023, soit 25,2 % de la consommation. Il avait atteint un record, en 2009, de 1 728 t soit 42 % de la consommation. Il est alimenté, à 90 %, par les bijoux, les lingots et les monnaies et à 10 % par les déchets industriels, principalement ceux des équipements électriques et électroniques qui, actuellement, ne sont recyclés qu’à environ 20 %. Par exemple, les circuits imprimés de tablettes et de téléphones mobiles contiennent, en 2010, de 200 à 350 g d’or/t. En 2019, un ordinateur mis au rebus contient en moyenne 100 g d’or à la tonne. Le contenu en or, platine et argent, en fin de vie d’un téléphone mobile, constituait, en 2010, 93 % de sa valeur. En Europe, en 2020, la collecte de 12,3 millions de t de déchets électriques et électronique donne 330 000 t de cuivre et 31 t d’or.
Production d’or recyclé : en 2018. Monde : 1 178,0 t, Union européenne : 218,9 t.
Chine | 222,1 | Japon | 48,2 | |
Inde | 103,1 | Égypte | 45,9 | |
Turquie | 77,4 | Royaume Uni | 40,7 | |
Italie | 67,5 | Russie | 37,6 | |
États-Unis | 56,4 | Corée du Sud | 32,9 |
Source : Refinitiv, GFMS Gold Survey
Parmi les sociétés intervenant dans cette activité :
Outre le recyclage, pour obtenir l’offre totale en or, il faut ajouter à la production minière éventuellement les ventes des réserves d’or des états et institutions internationales ainsi que celles des fonds de placement. En 2020, les exploitations minières ont fourni 73 % de l’approvisionnement en or, le recyclage 27 %, les achats nets des fonds de placement ont été de 51,9 t.
En 2018.
Production minière : 2,7 t en Guyane.
Recyclage : 22,4 t.
Production totale des mines d’or françaises au XXème siècle :
Salsigne (11) de 1906 à 1991 | 90 000 | Chéni (87) de 1921 à 1944 | 7 500 | |
Châtelet (23) de 1905 à 1955 | 10 973 | Rouez (72) de 1989 à 1995 | 2 800 | |
La Bellière (49) de 1905 à 1952 | 10 400 | Fau-Marié (87) de 1993 à 1996 | 1 116 | |
Le Bourneix (87) de 1982 à 1995 | 10 120 | La Fagassière (87) de 1928 à 1945 | 575 | |
Lauriéras-Puits-Roux (87) 1988-96 | 9 380 | La Petite-Fage (23) de 1957 à 1962 | 321 | |
La Lucette (53) de 1905 à 1934 | 8 700 | Beaune (87) de 1924 à 1931 | 288 |
Source : P.C. Guiollard, Les mines d’or et d’argent de Rouez, 1993
Pour fabriquer des bijoux, monnaies et emplois industriels, en 2018, incluant de l’or recyclé. Monde : 2 816,5 t, Union européenne : 191,0.
Chine | 785,2 | Italie | 83,6 | |
Inde | 700,5 | Corée du Sud | 80,9 | |
États-Unis | 156,0 | Afrique du Sud | 70,7 | |
Japon | 99,9 | Iran | 62,8 | |
Turquie | 98,4 | Indonésie | 49,1 |
Sources : Refinitiv, GFMS Gold Survey
Sur la quantité totale d’or produite dans le monde, estimée à 212 582 t depuis la préhistoire, 98 % subsiste. Les personnes privées en détiendraient 22 % sous forme de pièces et lingots, principalement en France (2 500 à 5 000 t), Inde, États-Unis, les banques centrales en détiendraient 17 %. 45 % de la production serait sous forme de bijoux et 15 % dans des applications industrielles.
En 2023, dans le monde, sur un total de 4448 t. Source : World Gold Council
Bijouterie | 46,2 % | Banques centrales | 22,1 % | |
Investissements | 25,4 % | Industrie | 6,3 % |
Source : World Gold Council
Inaltérable à l’air et dans l’eau et le plus malléable et ductile de tous les métaux : 1 g peut s’étirer sur plus de 3 km ou donner une feuille de plus de 1 m2.
La teneur en or est exprimée en millièmes (anciennement en carats) : 24 carats pour l’or pur, 18 carats (750/1000 en masse d’or), 14 carats (583/1000), 9 carats (375/1000), 8 carats (333/1000).
Les principaux alliages pour bijouterie commercialisés en France, contiennent 75 % en masse d’or, avec en plus :
Or jaune | 12,5 % Ag, 12,5 % Cu | Or gris | 10 % Cu, 12,5 % Ni, 2,5 % Zn | |
Or rose | 9 % Ag, 16 % Cu | Or rouge | 4,5 % Ag , 20,5 % Cu |
Bijouterie : l’appellation plaqué or ne peut être légalement utilisée, en France, que si le titre est supérieur à 500 ‰ et l’épaisseur du revêtement supérieure à 5 micromètres pour l’horlogerie. Le plaquage est réalisé par électrolyse d’un bain Au-Cu-Cd en milieu cyanuré à pH 10-10,5 et à 60-65°C. La cathode est constituée par la pièce à plaquer et l’anode est en titane recouvert de platine.
Consommation de bijoux en or, incluant de l’or recyclé : en 2019. Monde : 1 727 t.
Chine | 508,8 | Corée du Sud | 35,7 | |
Inde | 479,9 | Hong Kong | 35,1 | |
États-Unis | 122,0 | Arabie Saoudite | 34,0 | |
Indonésie | 38,3 | Iran | 32,8 | |
Émirats Arabes Unis | 37,3 | Russie | 31,4 |
Sources : Refinitiv, GFMS Gold Survey
Dorure : par exemple, la dorure du dôme de l’hôtel des Invalides à Paris a utilisé 550 000 feuilles d’or à 23,5 carats (98 % Au, 1 % Ag, 1 % Cu) de 0,2 micromètres d’épaisseur et de 60 cm2 soit 23 g d’or pour 1000 feuilles et, au total, 12,5 kg d’or.
Réserves des banques centrales : début 2024, sur un total de 30 056 t, en 2020.
États-Unis | 8 133 | Chine | 2 262 | |
Allemagne | 3 352 | Suisse | 1 040 | |
Italie | 2 452 | Japon | 846 | |
France | 2 437 | Inde | 822 | |
Russie | 2 333 | Pays Bas | 612 |
Les réserves du FMI sont, fin 2018, de 2 814 t.
L’or a joué le rôle d’étalon monétaire de 1717 au 15 août 1971 avec la fin de la convertibilité du dollar en or. Son rôle s’explique moins par sa relative rareté, les gisements aurifères sont plus nombreux que ceux de nombreux autres éléments, que par son inaltérabilité aux agents atmosphériques. Entre 1959 et 1971, la couverture, par le stock d’or des États-Unis, des dollars émis est passée de 100 % à 13 %.
Électronique : dans cette industrie, l’or est principalement déposé par électrolyse, afin d’assurer de bons contacts électriques.
Dentisterie : l’or est employé pour son excellente résistance à la corrosion et sa biocompatibilité.