Trichloro-1,1,1 éthane

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Géométrie Nom UICPA Masse molaire
C2H3Cl3 1,1,1-trichloroéthane 133,40 g.mol-1

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température d’auto-inflammation Limites d’explosivité dans l’air Solubilité dans l’eau
liquide, 20°C, 101,3 kPa : 1,32 g.cm-3 -33°C 74°C 537°C Entre 8 et 10,5 % en volume à 20°C :  0,480 g/L

Données de prévention des risques

Valeur limite d’exposition Valeur moyenne d’exposition
ppm mg/m3 ppm mg/m3
200 1 100 100 555

Données industrielles

Le trichloro-1,1,1 éthane  est également appelé méthylchloroforme.

Voir également le produit solvants chlorés.

Fabrication industrielle

Voir le produit solvants chlorés.

Il peut être stabilisé avec des teneurs inférieures à 5 % par divers produits : 1,4 dioxanne, oxyde de 1,2-butylène, nitroalcanes, 2-méthyl-2-propanol…

Situation française

Producteurs

  • Arkema produit du trichloro-1,1,1 éthane à Saint-Auban (04), avec 50 000 t/an.

Utilisations

Consommations : répartition de la consommation, en 2017 :

États-Unis 65 % Europe de l’Ouest 35 %

Source : IHS Markit

Secteurs d’utilisation : jusqu’en 1996, principalement dans le dégraissage des métaux. Il a eu tendance, avant son interdiction, à remplacer le trichloréthylène. Actuellement, il est principalement employé comme intermédiaire dans la production de polymères fluorés comme le polyfluorure de vinylidène.

Avant 1996, il fût utilisé dans le blanc correcteur.

Évolution des utilisations dans le dégraissage des métaux :

L’interdiction du trichloro-1,1,1 éthane s’est traduite par le développement d’autres moyens de dégraissage à l’aide de lessives en milieu aqueux ou d’hydrocarbures (par exemple du type White-spirit). Le trichloro-1,1,1 éthane avait, en partie, remplacé le trichloréthylène, toxique (en 2002, il était passé de la catégorie 3 des substances cancérogènes à la catégorie 2 « peut causer le cancer » avec une phrase de risque R45 et en 2012, à la catégorie 1B « substance que l’on sait être cancérogène pour l’homme »).
L’interdiction du trichloro-1,1,1 éthane se traduit, dans le cas de dégraissages méticuleux de pièces pour lesquelles les produits lessiviels ne conviennent pas, par le retour à l’emploi du trichloréthylène. Au Japon, le trichloro-1,1,1 éthane est remplacé par le chlorure de méthylène.

Toxicité et protection de l’environnement

Le trichloro-1,1,1 éthane, qui a un temps de demi-vie dans l’atmosphère de 3,7 ans est concerné par le Protocole de Montréal destiné à préserver la couche d’ozone. Son utilisation comme solvant est interdite depuis le 1er janvier 1996. Dans l’Union européenne, sa production et son importation sont interdites mais toutefois, par dérogation après autorisation, son utilisation comme intermédiaire dans la fabrication de divers produits chimiques tels que les HFA 141 et 142b est possible.

L’exposition chronique aux vapeurs de trichlo-1,1,1-éthane est à l’origine d’irritations cutanée, oculaire et respiratoire.

Les phrases de danger associées au trichloro-1,1,1 éthane sont les suivantes :

H332 – Nocif par inhalation,
H420 – Nuit à la santé publique et à l’environnement en détruisant l’ozone dans la haute atmosphère.

Bibliographie

 

 

Perchloréthylène

Données physico- chimiques

Données atomiques

Formule Géométrie Nom UICPA Masse molaire
C2Cl4 Tétrachloroéthène 165,83 g.mol-1

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Solubilité dans l’eau
liquide, 20°C, 101,3 kPa : 1,60 g.cm-3 -22°C 121,2°C à 20°C :  0,15 g/L

Données de prévention des risques

Valeur limite d’exposition Valeur moyenne d’exposition
ppm mg/m3 ppm mg/m3
40 275 20 138

Données industrielles

Voir également le produit solvants chlorés.

Fabrication industrielle

Voir le produit solvants chlorés.

Productions

Dans l’Union européenne, en 2020, la production de trichloréthylène et de perchloréthylène de 90 030 t.

Commerce international : en 2020.

Principaux pays exportateurs sur un total mondial de 170 071 t.

en tonnes
Allemagne 88 042 République tchèque 10 002
France 18 717 Japon 6 691
États-Unis 18 200 Chine 3 644
Belgique 10 636 Pays Bas 3 526

Source : ITC

Les exportations allemandes sont destinées à 66 % à la Chine, 11 % aux États-Unis, 2 % à la Russie.

Principaux pays importateurs sur un total mondial de 144 105 t.

en tonnes
Chine 50 884 Turquie 7 170
Inde 9 746 Russie 6 741
Belgique 8 885 Italie 5 159
États-Unis 7 291 Mexique 4 568

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 90 % d’Allemagne, 8 % des États-Unis.

Principaux producteurs : voir le produit solvants chlorés.

Situation française

Producteur :

  • Inovyn à Tavaux (39), avec 70 000 t/an de chlorure de méthylène, chloroforme et perchloréthylène.

Commerce extérieur : en 2024.

  • Exportations : 10 874 t vers la Belgique à 33 %, le Royaume Uni à 22 %, l’Italie à 19 %, l’Allemagne à 8 %.
  • Importations : 768 t d’Allemagne à 77 %, d’Italie à 13 %, de Belgique à 9 %.

Utilisations

Consommations : répartition de la consommation, en 2017 :

Chine 40 % Europe de l’Ouest 9 %
États-Unis 37 %

Source : IHS Markit

Secteurs d’utilisation : principalement dans le nettoyage à sec des vêtements.

Autres utilisations :

  • Dégraissage, à température élevée, des métaux. Il est préféré au trichloréthylène, dans cette application, en Allemagne.
  • Intermédiaire dans la fabrication de HFC (134a et 125) et de HCFC (123 et 124).

Historique du nettoyage à sec et évolution des utilisations : d’après Le pressing, nettoyage à sec ou aquanettoyage, document INRS.

Le nettoyage à sec trouva son origine en France au début du XIXème siècle, quand M. Jolly renversa le contenu d’une lampe à pétrole sur une nappe tachée : les taches disparurent une fois la nappe séchée. Fort de cette expérience, il fit ouvrir le premier établissement de nettoyage à sec en 1855 à Paris. Jusqu’en 1897, les produits employés furent hautement inflammables et toxiques (essence, pétrole, benzène). Au début du XXème siècle apparut le tétrachlorure de carbone, moins inflammable mais toxique, qui fut remplacé par le trichloréthylène dans les années 1920 en Europe. Après la Seconde Guerre mondiale, le perchloroéthylène commence à se substituer au trichloréthylène en raison de sa moindre toxicité ; le trichloréthylène ayant totalement disparu de la profession dans les années soixante. À partir de 2010, le perchloroéthylène commence à être remplacé par des solutions de nettoyage aqueux (aqua-nettoyage), ou d’autres solvants organiques alternatifs.

Dans le nettoyage à sec qui consommait principalement du perchloréthylène. En France, en 2013, fonctionnaient 5 200 machines de nettoyage à sec (2 300 en 2017) dont 93 % utilisaient du perchloréthylène et étaient situées dans des locaux contigus à des locaux occupés par des tiers.
En 1975, 90 % des solvants utilisés (32 000 t) partaient dans l’atmosphère. Les nouvelles machines mises sur le marché fonctionnent en circuit fermé et possédant un système interne de régénération du solvant, leur consommation est fortement réduite. La consommation est ainsi passée, par machine, de 3 t/an à 300 kg/an (1 L de perchloréthylène peut nettoyer 80 kg de vêtements).
En France, l’arrêté du 5 décembre 2012, paru au Journal Officiel du 9 décembre 2012, précise qu’à compter du 1er mars 2013, aucune nouvelle installation de machine de nettoyage à sec fonctionnant au perchloréthylène ne pourra être utilisée dans un local contigu à des locaux occupés par des tiers. Les machines déjà installées dans ce type de local seront progressivement interdites : celles mises en service avant 1999 seront interdites le 1er septembre 2014 et finalement toutes seront interdites à compter du 1er janvier 2022.
Les produits de substitution proposés sont : le nettoyage aqueux, l’éther tert-butylique du dipropylèneglycol, le dibutoxyméthane, les hydrocarbures en C9-C13, le décaméthylcyclopentasiloxane.

Recyclage et élimination

Voir le produit solvants chlorés.

Toxicité et protection de l’environnement

Le perchloréthylène est absorbé à l’état gazeux par inhalation et à l’état liquide par la peau. Il a des répercussions sur le système nerveux et les reins. Un intoxication aiguë se manifeste essentiellement par la dépression du système nerveux central de type anesthésique.
Il est classé cancérogène possible (catégorie 3) par l’Union européenne et cancérogène probable (catégorie 2A) par l’International Agency for Research on Cancer (IARC).

Les phrases de danger associées au perchloréthylène sont les suivantes :

H351 – Susceptible de provoquer le cancer,
H411 – Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme.

Bibliographie

Trichloroéthylène

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Géométrie Nom UICPA Masse molaire
C2HCl3 1,1,2-trichloroéthène 131,39 g.mol-1

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Température d’auto-inflammation Limites d’explosivité dans l’air Solubilité dans l’eau
liquide, 20°C, 101,3 kPa : 1,280 g.cm-3 -73°C 87°C 298,85°C  5 050 kPa 410°C Entre 8 et 10,5 % en volume à 20°C :  1 g/L

Données de prévention des risques

Valeur limite d’exposition Valeur moyenne d’exposition
ppm mg/m3 ppm mg/m3
200 1 080 75 405

Données industrielles

Voir également le produit solvants chlorés.

Fabrication industrielle

Voir le produit solvants chlorés.

Le trichloroéthylène, qui peut libérer du chlorure d’hydrogène, peut être stabilisé avec moins de 2 % d’un mélange d’amines, époxydes, dérivés du pyrrole…

Productions

En 2011, la capacité mondiale de production de trichloroéthylène est de 547 000 t/an et la production de 429 500 t.

Dans l’Union européenne, en 2023, la production de trichloroéthylène et de perchloroéthylène est de 86 314 t.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total mondial de 31 122 t.

en tonnes
Chine 21 435 Afrique du Sud 326
Japon 7 235 Allemagne 261
États-Unis 1 138 Singapour 210

Source : ITC

Les exportations chinoises sont destinées à 18 % à la Russie, 12 % à l’Inde, 10 % au Japon, 9 % à la Turquie.

Principaux pays importateurs sur un total mondial de 30 361 t.

en tonnes
Inde 4 287 Turquie 2 032
Russie 3 764 Vietnam 1 931
Corée du Sud 3 748 Thaïlande 1 598
Japon 2 247 Pakistan 1 587

Source : ITC

Les importations indiennes proviennent à 63 % de Chine, 36 % du Japon.

Principaux producteurs : voir le produit solvants chlorés.

Situation française

Commerce extérieur : en 2024.

  • Exportations : 0,995 t vers l’Espagne à 32 %, la Grèce à 22 %, l’Italie à 18 %, le Portugal à 11 %, l’Allemagne à 5 %.
  • Importations : 1,451 t de Belgique à 76 %, d’Allemagne à 13 %, de Chine à 10 %.

Utilisations

Consommations : en 2011, la consommation mondiale est de 429 500 t. Répartition de la consommation, en 2017 :

Chine 58 % Japon 6 %
États-Unis 19 % Europe de l’Ouest 5 %

Source : IHS Markit

En 2011, la consommation des États-Unis est de 116 000 t.

Secteurs d’utilisations : principalement comme intermédiaire chimique pour 80 % des utilisations, en 2010, dans l’Union européenne et à 20 % comme solvant, principalement dans le dégraissage des métaux, en phase vapeur.

  • Agent précurseur de HFC (134a), fluide réfrigérant.
  • Intermédiaire de fabrication de produits phytosanitaires.
  • Solvant dans les industries des colles, des encres, des peintures.
  • Fluide de transfert de chaleur.

Évolution des utilisations :

La consommation de trichloroéthylène comme solvant était, dans l’Union européenne de 184 000 t en 1984. Cette utilisation représentait 75 % de la consommation. En 2006, elle a chuté à 25 000 t et, en 2010, à 10 000 t.

Dégraissage des métaux :

L’interdiction du trichloro-1,1,1 éthane s’est traduite par le développement d’autres moyens de dégraissage à l’aide de lessives en milieu aqueux ou d’hydrocarbures (par exemple du type White-spirit). Le trichloro-1,1,1 éthane avait, en partie, remplacé le trichloroéthylène, toxique (en 2002, il était passé de la catégorie 3 des substances cancérogènes à la catégorie 2 « peut causer le cancer » avec une phrase de risque R45 et en 2012, à la catégorie 1B « substance que l’on sait être cancérogène pour l’homme »).
L’interdiction du trichloro-1,1,1 éthane se traduit, dans le cas de dégraissages méticuleux de pièces pour lesquelles les produits lessiviels ne conviennent pas, par le retour à l’emploi du trichloroéthylène. Au Japon, le trichloro-1,1,1 éthane est remplacé par le chlorure de méthylène.
L’utilisation de machines de dégraissage fermées permet de diminuer, dans ce secteur, la consommation de trichloroéthylène et les rejets dans l’atmosphère. Les consommations sont ainsi passées de 1 à 2 kg/h à moins de 100 g/h.
Le trichloroéthylène est, dans l’Union européenne, interdit à la vente aux particuliers et est réservé, sous autorisation, à un emploi industriel.

Recyclage et élimination

Voir le produit solvants chlorés.

Toxicité

Le trichloroéthylène n’est pas concerné par le Protocole de Montréal.

L’inhalation de fortes concentrations de trichloroéthylène, en particulier par des toxicomanes, provoque une dépression du système nerveux central pouvant aller jusqu’au coma. Lors d’ingestion apparaissent des troubles digestifs, neurologiques, cardiaques et respiratoires souvent graves. L’exposition répétée par inhalation peut provoquer des atteintes neuropsychiques parfois sérieuses. Une dermatose chronique est observée en cas de contacts répétés avec la peau.

Le trichloroéthylène, considéré cancérogène de catégorie 1B par l’International Agency for Research on Cancer (IARC) depuis le 2012, est classé toxique.
Dans l’Union européenne, il ne peut être utilisé qu’après autorisation car il est inscrit à l’annexe XIV de REACH.
Il est interdit à la vente aux particuliers, dans l’Union européenne, lorsque sa présence dans un produit est supérieure à 0,1 %.
En France, les valeurs limite et moyenne d’exposition, respectivement de 200 et 75 ppm, sont particulièrement élevées. Le Scientific Committee on Occupational Exposure Limits (Scoel) recommande, depuis avril 2009, une valeur limite de 30 ppm (164 mg/m3) et une valeur moyenne d’exposition de 10 ppm (55 mg/m3).

Les phrases de danger associées au trichoroéthylène sont les suivantes :

H350 – Peut provoquer le cancer,
H341 – Susceptible d’induire des anomalies génétiques,
H319 – Provoque une sévère irritation des yeux,
H315 – Provoque une irritation cutanée,
H336 – Peut provoquer somnolence ou vertiges,
H412 – Nocif pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme.

Bibliographie

 

 

 

Tétrachlorure de carbone

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Géométrie : tétraédrique Nom UICPA Masse molaire
CCl4 Tétrachlorométhane 153,82 g.mol-1

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Température d’auto-inflammation Solubilité dans l’eau
liquide, 0°C, 101,3 kPa : 1,594 g.cm-3 -23°C 76,7°C 283,25°C  4 560 kPa 982°C à 20°C :  800 mg/L

Données de prévention des risques

Valeur limite d’exposition Valeur moyenne d’exposition
ppm mg/m3 ppm mg/m3
10 60 2 12

Données industrielles

Voir également le produit solvants chlorés.

Fabrication industrielle

Voir le produit solvants chlorés.

Productions

La production mondiale de tétrachlorure de carbone est, en 2014, de 202 700 t, à 39 % en Chine, 28 % aux États-Unis, 16 % dans l’Union européenne, 9 % en Inde, 5 % au Japon, 2 % en Corée du Sud. 163 700 t sont produites par chloration du méthane ou du chlorure de méthyle dans 35 usines dans le monde, 39 000 t sont coproduites lors de l’obtention du perchloréthylène dans 5 usines, 2 aux États-Unis et 3 dans l’Union européenne.

Dans l’Union européenne, en 2023, la production de tétrachlorure de carbone est de 26 605 t.

Commerce international : en 2023. Il obligatoirement faible car interdit par le Protocole de Montréal sauf, par dérogation, aux fins d’utilisations essentielles.

Principaux pays exportateurs sur un total de 18 442 t.

en tonnes
Allemagne 15 880 Pays Bas 943
Inde 1 350 États-Unis 258

Source ITC

Les exportations allemandes sont destinées à 78 % aux États-Unis, 13 % aux Pays Bas, 8 % à la France.

Principaux pays importateurs sur un total de 25 968 t.

en tonnes
États-Unis 21 455 France 1 053
Pays Bas 2 453 Inde 841

Source : ITC

Les importations des États-Unis proviennent à 54 % d’Allemagne, 46 % de France, .

Principaux producteurs : voir le produit solvants chlorés.

Situation française

Production : confidentielle.

Producteurs :

  • KemOne produit l’ensemble des chlorométhanes à Lavéra (13), avec une capacité de production de 130 000 t/an.

Commerce extérieur : en 2024.

  • Exportations : confidentiel.
  • Importations : 304 t d’Allemagne à 91 %, des Pays Bas à 8 %.

Utilisations

Consommations : répartition de la consommation, en 2018.

États-Unis 47 % Sous continent indien 13 %
Asie du Nord-Est 29 % Europe de l’Ouest 12 %

Source : IHS Markit

En 2015, la consommation des États-Unis est de 65 000 t.

Secteurs d’utilisation : répartition des utilisations, en 2014.

Obtention du perchloréthylène 32 % Obtention du chlorure de méthyle 13 %
Obtention de HFC 28 % Obtention du tétrachlorobutyronitrile 11 %

Sources : Nolan Sherry & Associate et EMPA, SPARC Workshop, octobre 2015

Un partie de la production, 14 %, ne trouvant pas d’emploi, est incinérée.

  • Intermédiaire de synthèse du 1,1,1,3,3,-pentafluoropropane (HFC-245fa) agent d’expansion de mousses, du 1,1,1,3,3-pentafluorobutane (HFC-365mfc) agent d’expansion de mousses et solvant, ainsi que du 2,3,3,3-tétrafluoropropène (HFO-1234yf) utilisé comme réfrigérant.
  • Le tétrachlorobutyronitrile est employé pour fabriquer des pyréthrinoïdes utilisés comme insecticides.

Recyclage et élimination

Voir le produit solvants chlorés.

Toxicité et protection de l’environnement

Protection de l’environnement : le tétrachlorure de carbone qui a un temps de vie dans l’atmosphère compris entre 36 et 58 ans et un potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone de 1,1, est concerné par le Protocole de Montréal destiné à préserver la couche d’ozone. Dans les pays développés il est interdit à la production et aux importations depuis le 1er janvier 1996 et pour les pays en développement, depuis le 1er janvier 2010. Toutefois des dérogations sont possibles aux fins d’utilisations essentielles.

En 2012, le tétrachlorure de carbone représente 12 % du chlore et du brome inorganiques participant à l’appauvrissement de la couche d’ozone.

Toxicité : absorbé par voies respiratoire, digestive ou par une peau lésée, il forme des métabolites toxiques au niveau hépatique.

En cas d’ingestion, les premiers signes de l’intoxication sont digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales). Ils s’accompagnent ensuite d’une atteinte neurologique centrale (céphalées, sensations de vertige, somnolence, puis coma) ; les atteintes hépatique et rénale, qui font la gravité de l’intoxication, apparaissent 24 à 48 heures après la prise. La survenue d’un œdème aigu du poumon est fréquente.

Les phrases de danger suivantes sont associées au tétrachlorure de carbone :

H351 – Susceptible de provoquer le cancer,
H331 – Toxique par inhalation,
H311 – Toxique par contact cutané,
H301 – Toxique en cas d’ingestion,
H372 – Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée,
H412 – Nocif pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme,
H420 – Nuit à la santé publique et à l’environnement en détruisant l’ozone dans la haute atmosphère.

Bibliographie

 

Chloroforme

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Géométrie : tétraédrique Nom UICPA Masse molaire Moment dipolaire
CHCl3 Trichlorométhane 119,38 g.mol-1 1,15 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Solubilité dans l’eau
liquide, 25°C, 101,3 kPa : 1,49 g.cm-3 -63,5°C 61,2°C 263,25°C  5 370 kPa à 20°C :  8,09 g/L

Données de prévention des risques

Valeur limite moyenne d’exposition
ppm mg/m3
2 10

Données industrielles

Voir également le produit solvants chlorés.

Du chloroforme est produit naturellement par des algues marines et des champignons. Ces émissions dans l’atmosphère sont estimées à 540 000 t/an.

Fabrication industrielle

Voir le produit solvants chlorés.

Le chloroforme pouvant s’oxyder lentement à l’air, en présence de lumière, pour donner du phosgène selon la réaction suivante :

2 CHCl3 + O2 = 2 COCl2 + 2 HCl

il peut être stabilisé par ajout de 0,75 % d’éthanol ou 0,006 % d’amylène.

Productions

Dans l’Union européenne, en 2023, la production de chloroforme est de 92 373 t dont 62 147 t en Allemagne, en 2021, 32 446 t en France, 21 667 t, en 2019, en Italie.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total de 112 525 t.

en tonnes
Allemagne 33 375 États-Unis 11 861
Chine 17 137 Inde 10 626
Corée du Sud 15 937 Taipei chinois 5 063
France 14 626 Russie 1 716

Source : ITC

Les exportations allemandes sont destinées à 45 % aux Pays Bas, 19 % à l’Inde, 12 % à la France, 11 % aux États-Unis.

Principaux pays importateurs :

en tonnes
Pays Bas 28 580 Pakistan 10 414
Japon 14 747 Émirats Arabes Unis 10 179
Italie 12 693 Argentine 5 886
Inde 10 860 France 5 311

Source ITC

Les importations des Pays Bas proviennent à 63 % d’Allemagne, 30 % de France, 7 % de Chine.

Principaux producteurs : voir le produit solvants chlorés.

Situation française

Production, en 2023, de chloroforme : 32 446 t.

Producteurs :

  • Inovyn à Tavaux (39), avec une production de chlorure de méthylène, chloroforme et perchloréthylène de 70 000 t/an.
  • KemOne produit l’ensemble des chlorométhanes à Lavéra (13), avec une capacité de production de 130 000 t/an.

Commerce extérieur : en 2024.

  • Exportations : 16 703 t vers les Pays Bas à 46 %, l’Italie à 24 %, les États-Unis à 16 %, la République tchèque à 8 % %.
  • Importations : 0,493 t des Pays Bas à 68 %, d’Italie à 11 %, de Belgique à 9 %, d’Allemagne à 3 %.

Utilisations

Consommations : répartition de la consommation, en 2018.

Asie du Nord-Est 60 % Sous-continent indien 12 %
États-Unis 13 % Europe de l’Ouest 11 %

Source : IHS Markit

Secteurs d’utilisation :

  • Il est principalement, à 98 %, utilisé pour synthétiser le chlorodifluorométhane, CHClF2, ou HCFC-22 selon la réaction suivante : CHCl3 + 2 HF = CHClF2 + 2 HCl
    Le chlorodifluorométhane est un intermédiaire pour l’élaboration du tétrafluoroéthylène qui par polymérisation donne le PTFE.
  • L’utilisation du HCFC-22 comme fluide réfrigérant est concernée par le Protocole de Montréal de protection de la couche d’ozone. C’est par ailleurs un puissant gaz à effet de serre, son potentiel de réchauffement global étant 1810 fois celui du CO2. Son emploi dans les appareils neufs est interdit dans l’Union européenne depuis le 30 juin 2004.
  • Solvant dans la préparation de médicaments, pesticides, arômes, ainsi que dans l’extraction de la quinine, de la nicotine, du caprolactame mais il est de plus en plus remplacé par le chlorure de méthylène moins toxique.
  • Son utilisation comme anesthésiant est abandonnée. L’emploi dans des films policiers de chiffons imbibés de chloroforme pour rendre instantanément inconscientes les victimes n’est pas crédible. En effet, Il faut au moins cinq minutes d’inhalation de chloroforme pour rendre une personne inconsciente.

Recyclage et élimination

Voir le produit solvants chlorés.

Précautions, toxicité

Du chloroforme peut être produit, en faible quantité par inadvertance, selon la réaction haloforme. Par exemple par action de l’eau de Javel sur de l’acétone ou de l’éthanol selon la réaction :

3 ClO + (CH3)2CO = CHCl3 + 2 OH + CH3COO

L’intoxication aiguë par le chloroforme se traduit par des troubles neurologiques (confusion, coma) parfois associés à une dépression respiratoire. Des atteintes hépatiques et rénales sont également observées. Il est légèrement irritant pour la peau et fortement irritant pour les yeux.

L’inhalation chronique peut provoquer des troubles neurologiques, hépatiques et rénaux.

Les phrases de dangers associées au chloroforme sont les suivantes :

H302 – Nocif en cas d’ingestion,
H315 – Provoque une irritation cutanée,
H319 – Provoque une sévère irritation des yeux,
H331 – Toxique par inhalation,
H351 – Susceptible de provoquer le cancer,
H361d – Susceptible de nuire au fœtus,
H372 – Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée

Bibliographie

 

 

Chlorure de méthylène

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Géométrie : tétraédrique Nom UICPA Masse molaire Moment dipolaire
CH2Cl2 Dichlorométhane 84,93 g.mol-1 1,14 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Température d’auto-inflammation Limites d’explosivité dans l’air Solubilité dans l’eau
liquide, 20°C, 101,3 kPa : 1,33 g.cm-3 -95,1°C 40,1°C 236,85°C  6 300 kPa 556°C entre 12 et 25 % en volume à 25°C :  17,5 g/L

Données de prévention des risques

Valeur limite d’exposition Valeur moyenne d’exposition
ppm mg/m3 ppm mg/m3
100 356 50 178

Données industrielles

Voir également le produit solvants chlorés.

Fabrication industrielle

Voir le produit solvants chlorés.

Le chlorure de méthylène étant susceptible de se décomposer au dessus de 120°C, en chlorure d’hydrogène, phosgène…, des stabilisants (éthanol, méthanol, cyclohexane, composés phénoliques, amines, oxyde de propylène…), à des teneurs inférieures à 1 % peuvent être ajoutés.

Productions

En 2010, la production mondiale était de 814 000 t dans 26 unités de production.

Dans l’Union européenne, en 2023, la production de chlorure de méthylène est de 100 000 t dont 71 118 t en Allemagne, en 2022, 28 286 t en France, 17 600 t en Italie, 2 554 t en Espagne, en 2021.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total de 397 312 t, en 2022.

en tonnes
Chine 204 859 États-Unis 22 144
Allemagne 64 363 Taipei chinois 17 390
Inde 28 661 Japon 10 887
Corée du Sud 25 566 Russie 4 103
France 23 892 Belgique 4 037

Source : ITC

Les exportations chinoises sont destinées à 19 % aux Émirats Arabes Unis, 11 % à la Turquie, 7 % au Brésil, 7 % à la Corée du Sud.

Principaux pays importateurs :

en tonnes
Turquie 53 125 Italie 16 015
Émirats Arabes Unis 45 382 Brésil 14 780
Inde 39 091 Indonésie 14 487
Corée du Sud 18 426 Thaïlande 12 480
Vietnam 18 286 Royaume Uni 10 564

Source : ITC

Les importations turques proviennent à 45 % de Chine, 30 % d’Inde, 13 % d’Allemagne, 7 % de Russie.

Principaux producteurs : voir le produit solvants chlorés.

Situation française

Productions : en 2023 : 28 286 t.

Producteurs :

  • Inovyn à Tavaux (39), avec une production de chlorure de méthylène, chloroforme et perchloréthylène de 70 000 t/an.
  • KemOne produit l’ensemble des chlorométhanes à Lavéra (13), avec une capacité de production de 130 000 t/an.

Commerce extérieur : en 2024.

  • Exportations : 36 010 t vers la Belgique à 25 %, l’Espagne à 17 %, la Turquie à 11 %, l’Italie à 9 %, le Royaume Uni à 7 %.
  • Importations : 4 203 t des Pays Bas à 55 %, d’Allemagne à 22 %, de Suisse à 6 %, de Belgique à 4 %.

Utilisations

Consommations : répartition de la consommation, en 2018.

Asie du Nord-Est 57 % États-Unis 7 %
Sous-contient indien 11 % Sud-Est asiatique 5 %
Europe de l’Ouest 9 % Moyen-Orient 4 %

Source : IHS Markit

En 2015, la consommation des États-Unis est de 119 737 t.

Secteurs d’utilisation : principalement comme solvant, dans le décapage des peintures et en pharmacie, car il dissout de très nombreuses substances et s’évapore très rapidement.

  • Il permet le dégraissage, à chaud, des métaux. Au Japon, après l’interdiction du trichloro-1,1,1 éthane concerné par le Protocole de Montréal pour la protection de la couche d’ozone, il a été remplacé dans cette application par le chlorure de méthylène.
  • Il est utilisé, comme solvant, dans la fabrication des colles, vernis, films, produits pharmaceutiques.
  • Il est employé comme solvant de la caféine, la solubilité de cette dernière étant à température ambiante de 140 mg/mL.
  • Utilisé également comme agent d’expansion des mousses souples de polyuréthane.
  • Utilisé pour la fabrication du HFC-32 destiné à se substituer, en réfrigération, au HCFC-22.
  • Fabrication de fibres et de films de triacétate de cellulose.

Recyclage et élimination

Voir le produit solvants chlorés.

Toxicité et protection de l’environnement

La principale voie d’introduction du chlorure de méthylène chez l’homme est la voie respiratoire avec, comme cible principale, le système nerveux central, le foie et les poumons. Il est métabolisé en monoxyde et dioxyde de carbone, une intoxication pouvant être liée au monoxyde de carbone.
Le Centre International de Recherche sur le Cancer l’a classé en catégorie 2B, substance susceptible de provoquer un cancer.

L’Union européenne a, depuis décembre 2010, interdit son utilisation, par les consommateurs, dans les décapants pour peintures. L’Agence de protection de l’environnement des États-Unis a décidé son interdiction comme décapant de peintures pour usage grand public, à compter du 24 novembre 2019.

Le chlorure de méthylène n’est pas concerné par le Protocole de Montréal pour la protection de la couche d’ozone car, dans l’atmosphère, il est rapidement dégradé à la lumière, sa demie-vie étant inférieure à 6 mois.

Bibliographie

Chlorure de méthyle

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Géométrie : tétraédrique Nom UICPA Masse molaire Moment dipolaire
CH3Cl Chlorométhane 50,49 g.mol-1 1,9 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Température point triple Pression point triple Température d’auto-inflammation Limites d’explosivité dans l’air Solubilité dans l’eau
gazeux, 0°C, 101,3 kPa : 2,31.10-3 g.cm-3 -97,6°C -24,2°C 143,1°C  6 680 kPa -97,72°C 0,876 kPa 632°C entre 7,6 et 19 % en volume à 25°C :  5 g/L

Données de prévention des risques

Valeur limite d’exposition Valeur moyenne d’exposition
ppm mg/m3 ppm mg/m3
100 210 50 105

Données industrielles

Voir également le produit solvants chlorés.

Le chlorure de méthyle est produit naturellement par des algues marines et la décomposition du bois. Les quantités produites ainsi sont, dans le monde, considérables : de 3 à 8 millions de t/an.

Fabrication industrielle

Voir le produit solvants chlorés.

Productions

La production mondiale de chlorure de méthyle est d’environ 4 millions de t. Dans l’Union européenne, en 2023, la production de chlorures de méthyle et d’éthyle est de 120 000 t dont 217 428 t en Allemagne, en 2022 et 28 764 t en France, en 2017.

Commerce international : en 2023, pour les chlorures de méthyle et d’éthyle.

Principaux pays exportateurs sur un total de 94 600 t.

en tonnes
Allemagne 67 806 Chine 8 621
États-Unis 10 155 France 5 596

Source : ITC

Les exportations allemandes sont destinées à 27 % à la France, 18 % au Royaume Uni, 17 % aux États-Unis, 14 % à la Belgique, 10 % à la Suède.

Principaux pays importateurs sur un total de 107 223 t, en 2021.

en tonnes
France 18 117 Italie 7 382
Royaume Uni 12 472 Allemagne 3 290
États-Unis 11 751 Brésil 3 153
Belgique 11 103 Indonésie 2 414
Suède 7 544 Malaisie 2 320

Source : ITC

Les importations du Royaume Uni proviennent à 95 % d’Allemagne.

Principaux producteurs : voir le produit solvants chlorés.

Situation française

Production : en 2017 de chlorures de méthyle et d’éthyle : 28 764 t.

Producteurs :

  • Inovyn à Tavaux (39).
  • Arkema produit du chlorure de méthyle à Jarrie (38), avec 55 000 t/an. Arkema a annoncé, en janvier 2025, l’arrêt à Jarrie (38) de la production de chlorure de méthyle suite à la fin de son approvisionnement en chlorure de sodium par Vencorex.
  • KemOne produit l’ensemble des chlorométhanes à Lavéra (13), avec une capacité de production de 130 000 t/an.

Commerce extérieur : en 2024, pour les chlorures de méthyle et d’éthyle.

  • Exportations : 6 759 t vers l’Allemagne à 31 %, la Suède à 24 %, l’Italie à 23 %, la Belgique à 10 %, le Royaume Uni à 6 %.
  • Importations : 19 828 t d’Allemagne à 99 %.

Utilisations

Consommations : répartition de la consommation, en 2018, sur un total mondial de 4 millions de t.

Europe de l’Ouest 37 % États-Unis 20 %
Asie du Nord-Est 35 % Asie du Sud-Est 4 %

Source : IHS Markit

Le chlorure de méthyle représente, en 2016, 53 % de la consommation de chlorométhanes.

Secteurs d’utilisation du chlorure de méthyle

En 2016, dans le monde (source : IHS)

C’est un intermédiaire de synthèse de divers produits (c’est un agent de méthylation en synthèse organique)

  • Obtention des chlorométhanes supérieurs, par le procédé au méthanol (voir le chapitre fabrication industrielle dans le produit solvants chlorés).
  • Produit de départ, avec le silicium, pour la fabrication des silicones, en formant du diméthyldichlorosilane (voir ces chapitres). Par exemple, Arkema produit en France du chlorure de méthyle à Jarrie (38) destiné principalement à l’usine de Roussillon (38) du groupe Elkem Silicones afin de synthétiser du diméthyldichlorosilane. Le transport entre les deux usines est effectué par voie ferroviaire sur 120 km.
  • Fabrication de la méthylcellulose pour les industries cosmétiques et textiles.
  • L’ammonium quaternaire est destiné à la production de tensio-actifs.
  • Dans le traitement de l’eau, il est utilisé comme floculant.
  • Comme solvant utilisé dans l’extraction d’huiles essentielles en parfumerie.

Recyclage et élimination

Voir le produit solvants chlorés.

Bibliographie

Méthane

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Distance C-H Masse molaire
CH4 108,70 pm 16,04 g.mol-1

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Température point triple Pression point triple Température d’auto-inflammation Limites d’explosivité dans l’air Solubilité dans l’eau
gazeux, 15°C, 101,3 kPa : 0,6709.10-3 g.cm-3 -182,47°C -161,52°C -82,6°C  4 600 kPa -182,47°C 11,7 kPa 537°C entre 4,4 et 17 % en volume à 25°C :  22,7 mg/L eau

Données industrielles

Voir le focus Gaz naturel.

Polystyrène

Données industrielles

Formule

Les copolymères styréniques : styrène-butadiène (SBR), styrène-acrylonitrile (SAN), acrylonitrile-butadiène-styrène (ABS), acrylonitrile-styrène-acrylate (ASA)… sont traités au chapitre caoutchoucs, élastomères et résines styréniques.

Historique

La découverte du polystyrène remonte à 1839, mais son exploitation à grande échelle, en Allemagne et aux États-Unis, date des années 1930, la première fabrication industrielle ayant eu lieu en 1933. Le premier procédé utilisé (suspension aqueuse) fonctionnait en « discontinu ». Dès les années 40 apparaissent des procédés de polymérisation « en masse », continus ou discontinus. Le procédé « masse continu » triomphe dans les années 60, grâce notamment aux progrès technologiques permettant d’évacuer la chaleur produite par la polymérisation (environ 710 kJ/kg).

Le polystyrène expansible a été inventé en 1944 par Ray Mc Intire (1919-1996) alors qu’il travaillait pour Dow Chemical sur les caoutchoucs flexibles. Cette découverte fût le fruit du hasard : l’idée de départ était de copolymériser du styrène et de l’isobutène sous pression. Le styrène fut le seul à polymériser et l’isobutène se vaporisa, s’immisçant dans la matrice du polymère. Commercialisé sous le nom de Styrofoam, ce matériau rigide de faible densité a d’abord été utilisé comme isolant thermique pour le bâtiment.

Fabrication industrielle

On distingue trois types de polystyrènes : le polystyrène « cristal » (PS, non cristallin mais portant ce nom à cause de son aspect transparent), le polystyrène « choc » et le polystyrène expansible (PSE). Sans aucun ajout, le polystyrène est solide à 20°C et pâteux à 120°C, la fusion s’opérant entre 150°C et 170°C. Le polystyrène est généralement inflammable et combustible, la dégradation commençant dès 350°C et l’auto-inflammation vers 490°C. D’une densité réelle de 1,03 à 1,05, le polystyrène est soluble dans les hydrocarbures chlorés et aromatiques.

Élaboration du polystyrène « cristal » (GPPS en anglais) :
Le procédé, mettant en œuvre une suspension aqueuse, est encore utilisé pour obtenir des masses molaires élevées : en milieu aqueux inerté au diazote, en présence de plastifiant (fluidifiant, par exemple : huile minérale) et de catalyseur peroxydique (peroxyde de benzoyle et hydroperoxyde de tertiobutyle), le monomère, structuré sous forme de gouttelettes dans la suspension grâce à l’action d’un surfactant (polyalcool vinylique et phosphate tricalcique), polymérise sous forme de perles. A la fin, la polymérisation, en plusieurs étapes de 95°C à 120°C, atteint 99,95 %.

Le procédé masse continu consiste à effectuer la polymérisation – en plus du catalyseur et du plastifiant – en présence d’un diluant, l’éthylbenzène (0 à 15 % en masse, recyclé en fin de polymérisation), qui diminue la viscosité du milieu réactionnel et autorise un meilleur contrôle des températures (de 80°C à 170°C).

Le polystyrène est livré sous forme de billes de 0,2 à 0,3 mm de diamètre.

Élaboration du  polystyrène « choc » (HIPS en anglais) :
Il est obtenu en ajoutant au milieu réactionnel de 2 % à 10 % de polybutadiène. Il possède une très bonne résistance aux chocs, mais il est non transparent. En présence de quantités plus importantes de butadiène, on obtient des copolymères styrène-butadiède (SBR), traités au chapitre caoutchoucs, élastomères et résines styréniques.

Élaboration du polystyrène expansible (PSE) : il est constitué à 98 % d’air.
Il existe deux types de PSE : les polystyrènes expansibles moulés (PSE-M) et les polystyrènes expansibles extrudés (PSE-E).

Le PSE-M est obtenu à partir d’un polystyrène « expansible » qui n’est rien d’autre qu’un polystyrène cristal auquel on a ajouté, en cours de polymérisation, un agent d’expansion, le pentane (C5H12), dont la température d’ébullition, à la pression atmosphérique, est de 35°C. Une pré-expansion est opérée à la vapeur d’eau puis une période de stabilisation permet aux perles de PS pré-expansées de perdre leur excédent d’eau. Enfin, dans un moule, on les expanse et on les moule à la vapeur.

Le PSE-E est quant à lui obtenu lors de l’extrusion par injection sous pression d’un gaz (les HCFC ont été remplacés par le pentane) dans le polymère cristal fondu.

La présence au sein du polystyrène expansible de particules de graphite qui donne un produit gris permet d’accroitre de 20 % le pouvoir d’isolation du matériau.

L’utilisation des catalyseurs métallocènes a par ailleurs permis l’élaboration d’un PS syndiotactique permettant des applications techniques. Le SPS, plastique technique, est doté d’une résistance thermique accrue (point de fusion de 270°C) et d’une résistance chimique élevée. Il trouve des applications dans l’électronique, les équipements électriques et l’automobile. Par exemple le groupe Idemitsu, possède au Japon à Chiba, une capacité de production de 9 000 t/an.

Productions

La capacité mondiale de production est, en 2019, de 25,87 millions de t/an dont 15,61 millions de t/an pour le polystyrène compact et 10,26 millions de t/an pour le polystyrène expansible. Pour le polystyrène compact, les capacités de production sont situées à 35,7 % en Asie (hors Chine), 24,0 % en Chine, 16,2 % en Amérique du Nord, 16,0 % en Europe, 5,0 % en Amérique du Sud, 3,1 % au Moyen Orient et en Afrique.

Productions :

en milliers de t
Polystyrène compact Polystyrène expansible
Monde, en 2018 10 400
Union européenne, en 2023 1 334 1 314
États-Unis et *Canada **Canada et Mexique, en 2021 1 773 ** 516*
Taipei chinois, en 2018 724
Japon 608, en 2022 108, en 2021
Corée du Sud, en 2018 580 455
Belgique, en 2023 447 83
France, en 2023 255 97
Italie, en 2023 164 53
Allemagne 224, en 2013 469, en 2022
Inde, en 2020-21 212 97

Sources : American Chemistry Council, The Japan Plastics Industry Federation, APIC country reports et Eurostat

Commerce international

Pour le polystyrène compact : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total mondial de 3,758 millions de t, en 2020.

en milliers de t
Taipei chinois 407 Corée du Sud 172
Belgique 312 États-Unis 170
France 242 Japon 126
Malaisie 231 Thaïlande 115
Chine 186 Italie 102

Source : ITC

Les exportations de Taipei chinois sont destinée à 25 % à la Chine, 10 % au Vietnam, 7 % à l’Égypte…

Principaux pays importateurs :

en milliers de t
Chine 624 Italie 129
Allemagne 168 Mexique 113
Malaisie 164 Pologne 82
Turquie 155 États-Unis 75
Vietnam 132 Canada 68

Source : ITC

Les importations de la Chine proviennent à 28 % de Malaisie, 17 % de Taipei chinois, 13 % du Japon, 13 % de Hong Kong, 13 % de Corée du Sud.

Pour le polystyrène expansible : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total mondial de 1,937 million de t en 2022.

en milliers de t
Chine 339 Iran 77
Taipei chinois 271 États-Unis 77
Pays Bas 242 France 76
Turquie 136 Canada 65
Belgique 97 Grèce 56

Source : ITC

Les exportations chinoises sont destinée à 12 % à la Corée du Sud, 11 % au Vietnam, 8 % à la Thaïlande, 6 % au Brésil…

Principaux pays importateurs :

en milliers de t
Pologne 245 Vietnam 75
États-Unis 179 Mexique 74
Italie 154 Roumanie 65
Allemagne 144 Pays Bas 62
France 103 Royaume Uni 57

Source : ITC

Les importations polonaises proviennent à 27 % d’Allemagne, 23 % des Pays Bas, 16 % d’Autriche, 7 % de République tchèque…

Principaux producteurs

Polystyrène compact, en 2018 :

en milliers de tonnes de capacités de production annuelles
Ineos Styrolution (Allemagne) 2 122 Sinopec (Chine) 650
Chi Mei (Taipei chinois) 1 500 Formosa Plastics (Taipei chinois) 540
Trinseo (États-Unis) 1 410 PS Japan (Japon) 500
TotalEnergies (France) 1 013 Versalis (ENI, Italie) 500
AmSty (États-Unis) 825 LG Chem (Corée du Sud) 300

Sources : ISSUU et rapports des sociétés

  • BASF et Ineos ont regroupé, en octobre 2011, leurs activités dans le polystyrène « cristal » et « choc », hors polystyrène expansible, dans une joint venture, Styrolution. En novembre 2014, Ineos a acquis la part de BASF et Styrolution est devenu Ineos Styrolution, en janvier 2016. Possède des usines de fabrication de polystyrène à Anvers, en Belgique avec 475 000 t/an, Wingles, en France avec 180 000 t/an puis 120 000 t/an en 2020, Ulsan, en Corée du Sud avec 250 000 t/an, Dahej, en Inde avec 78 000 t/an, Altamira, au Mexique avec 175 000 t/an, aux États-Unis, à Channahan avec 399 000 t/an et Decatur avec 193 000 t/an et en Chine, acquises, à compter du 1er février 2019, auprès de Total, à Foshan (Guangdong) avec 200 000 t/an et Ningbo (Zhejiang) avec 200 000 t/an.
  • Trinseo (ex Styron), société issue de Dow Chemical, produit du polystyrène « cristal » et « choc » en Allemagne à Schkopau avec 175 000 t/an, en Belgique à Tessenderlo, avec 265 000 t/an, aux Pays Bas à Terneuzen, en Indonésie à Merak, avec 650 000 t/an, à Hong Kong à Tsing Yi, avec 200 000 t/an et, en Chine à Zhanyjiagang, avec 120 000 t/an. Aux États-Unis, la production est assurée par Americas Styrenics, joint venture avec Chevron Phillips.
  • TotalEnergies , possède des capacités de production de 413 000 t/an en Europe avec des usines à Feluy, en Belgique, Gonfreville et Carling (215 000 t/an), en France et de 600 000 t/an aux États-Unis, à Carville, en Louisiane. En 2019, les unités de production chinoises ont été cédée à Styrolution et la production de El Prat de Llobregat (110 000 t/an), en Espagne, près de Barcelone a été arrêtée.
  • AmSty (Americas Styrenics) est une joint venture entre Trinseo et Chevron Phillips. Les unités de production sont situées, aux États-Unis, à Allyn’s Point, dans le Connecticut, avec 73 000 t/an, Hanging Rock, avec 85  000 t/an et Marietta, avec 360 000 t/an, dans l’Ohio, Joliet, dans l’Illinois, avec 125 000 t/an et Torrance, en Californie, avec 115 000 t/an ainsi qu’en Colombie, à Cartagena, avec 77 000 t/an.

Polystyrène expansible moulé, en 2017 :

en milliers de t de capacités annuelles de production
Loyal Group (Taipei chinois), en 2020 2 330 Taita Chemical (Taipei chinois) 280
Wuxi Xingda Group (Chine) 1 350 Jiangyin Nijiaxiang (Chine) 240
BASF (Allemagne) 540 Ming Dih Group (Taipei chinois) 160
Synthos (Pologne) 520

Sources : sites des sociétés

  • Les usines de Loyal Group, en Chine, sont situées à Dongguan avec 450 000 t/an, Jiangyin avec 450 000 t/an, Tianjin avec 390 000 t/an, Ningbo avec 280 000 t/an, Karamay avec 120 000 t/an, Panjin avec 160 000 t/an et Kaohsiung avec 130 000 t/an.
  • BASF produit du polystyrène expansible à Ludwigshafen (Allemagne), Anvers (Belgique), Ulsan (Corée du Sud) et Nanjing (Chine).
  • Synthos, groupe polonais, a acquis, en août 2016, les activités de Ineos dans le polystyrène expansible, c’est-à-dire les usines en France de Wingles (62) et Ribécourt (60, qui a fermé en 2020) et aux Pays Bas, l’usine de Breda avec une capacité totale de production de 310 000 t/an. Par ailleurs produit du PSE en Pologne à Dwory avec 105 000 t/an et en République tchèque à Kralupy avec 105 000 t/an.

Polystyrène expansible extrudé : le principal producteur est Dow Chemical, suivi par Owens Corning et BASF.

Recyclage

Logo de recyclage :

Le polystyrène peut être recyclé selon différentes voies :

  • Mécanique : après broyage, le polystyrène peut être récupéré par triage à l’aide d’un rayonnement dans le proche infrarouge et permettre ainsi d’obtenir une pureté de 99,9 %.
  • Chimique par dépolymérisation : Ineos Styrolution a montré, dans son usine d’Anvers, en Belgique, à l’échelle du laboratoire la faisabilité d’un procédé par dépolymérisation catalytique par micro onde développé par la société québécoise Pyrowave. Afin d’interagir avec les micro ondes, le polystyrène est mis en présence de particules de carbure de silicium.
  • Chimique par dissolution dans un solvant puis extraction par exemple par la société Polystyvert, dans la province du Québec, au Canada.

Les déchets de polystyrène expansible représentent 5,8 millions de t/an dont 1,8 million de t/an, en Chine. Dans les pays européens nordiques, le taux de recyclage est de 72 %. En Chine, il est de 30 %.
Avant recyclage, les emballages en PSE sont compactés afin de diminuer leur volume.
En 2012, aux États-Unis, 42 500 t de PSE ont été recyclées dont 16 700 t proviennent de produits consommés et 25 800 t de chutes de fabrication.
En France, en 2011, le recyclage des emballages en PSE a porté sur 13 000 t soit un taux de recyclage de 32,5 %.

En 2018, TotalEnergies s’est associé à Saint Gobain pour recycler le polystyrène expansible d’isolation et au Syndifrais (Syndicat National des Fabricants de Produits Laitiers Frais) et à Citeo (ex Eco-emballages) pour recycler les emballages de produits laitiers (yaourts…) en polystyrène choc. La production prévue, en 2019, est de 4 000 t de polystyrène renfermant 20 % de produit recyclé. Le recyclage a lieu à Feluy, en Belgique et à Carling (57), en France.

Situation française

Production : en 2023.

  • PS : 255 029 t.
  • PSE : 96 676 t.

Exportations : en 2024.

  • PS : 204 149 t vers l’Allemagne à 22 %, l’Espagne à 17 %, la Belgique à 11 %, l’Italie à 8 %, le Portugal à 7 %, les Pays Bas à 6 %.
  • PSE : 77 054 t vers l’Italie à 21 %, l’Allemagne à 16 %, la Pologne à 15 %, l’Espagne à 13 %, la Norvège à 6 %, le Royaume Uni à 5 %.

Importations : en 2024.

  • PS : 68 257 t de Belgique à 38 %, d’Allemagne à 18 %, d’Italie à 12 %, d’Espagne à 9 %.
  • PSE : 98 452 t de Belgique à 31 %, d’Allemagne à 30 %, des Pays Bas à 12 %, de Pologne à 6 %.

Producteurs :

  • TotalEnergies exploite des usines à Gonfreville (76) avec 160 000 t/an et Carling (57) avec 215 000 t/an. Le styrène utilisé à Carling provient, par train, de l’usine de Gonfreville.
  • Ineos Styrolution possède une usine de fabrication de polystyrène à Wingles (62), avec 3 lignes de production et une capacité de 180 000 t/an. Le styrène est acheminé par canaux. En 2020, l’une des 3 lignes de production de polystyrène de 60 000 t/an a été convertie en fabrication d’ABS, avec 50 000 t/an.
  • Synthos produit du polystyrène expansible, à Wingles (62) avec 90 000 t/an. En octobre 2020, l’unité de production de polystyrène expansible de Ribecourt (60) avec 90 000 t/an a été fermée.
  • Dow Chemical produit du polystyrène expansible extrudé à Drusenheim (67).

Utilisations

Dans l’Union européenne, plus la Norvège et la Suisse, en 2019, le polystyrène et le polystyrène expansible représentent 6,2 % de la consommation de matières plastiques, avec 1,6 million de t pour le polystyrène compact et 1,6 million de t pour le polystyrène expansible.

Consommation

En 2020, la consommation mondiale de polystyrène (tous types confondus) était de 18,6 millions de tonnes, dont, en 2016, 6,62 millions de t de polyéthylène expansible.

Répartition de la consommation de polystyrène, en 2019.

Chine 31 % Europe de l’Ouest 12,5 %
Amérique du Nord 18 % Moyen Orient 6 %

Source : IHS Markit

En France, en 2011, la consommation d’emballages en PSE a été de 40 000 t, dont 19 000 t d’emballages ménagers et 21 000 t d’emballages industriels.

Répartition des utilisations par secteur

Polystyrène, en 2010 :

Monde Europe Amérique du Nord Asie
Emballages 37 %, en 2019 48 % 61 %, en 2014 18 %
Applications électriques 33 % en 2019 15 % 21 % 49 %
Construction 7,7 %

Sources : IHS, Nexant

Polystyrène expansible, en 2020, dans le monde :

Construction 47 % Automobile 9 %
Emballages 39 %

Sources : Grand View Research

Le polystyrène compact est employé pour la fabrication de nombreux objets du quotidien : vaisselle jetable, pots de yaourts, emballages alimentaires, jouets (briques de LEGO), meubles de jardin, réfrigérateurs, aspirateurs, équipements de salles de bain…

Le polystyrène expansible est employé pour la protection de nombreux appareillages : réfrigérateurs, écrans de télévision, ordinateurs… Il est également employé dans des emballages et récipients alimentaires. Bon isolant thermique, il est utilisé dans l’isolation thermique des bâtiments mais aussi pour élaborer des tasses à café jetables, avec une consommation, aux États-Unis, de 25 milliards d’unités par an.

Bibliographie

Archives

Polystyrène 2023

Polystyrène 2022

Polystyrène 2019

Polystyrène 2014

Polystyrène 2012

Polystyrène 2004

Polystyrène 1996

 

Polypropylène

Données industrielles

Formule

Historique

Au début des années 50, Giulio Natta (prix Nobel en 1963 avec Karl Ziegler) découvre un catalyseur de la famille des catalyseurs dits de « Ziegler-Natta » (voir le chapitre polyéthylène) permettant de fournir un polypropylène isotactique (dans lequel tous les groupements méthyles sont du même côté de la chaîne polyéthylénique c’est à dire où toutes les sous-unités ont la même configuration : _|_|_|_|_|_|_ etc…) caractérisé par une haute résistance mécanique, une inertie à l’agression chimique et des températures d’utilisation supérieures à 100°C.

La production industrielle de polypropylène a débuté, en 1957, en Italie, Allemagne et États-Unis.

Au milieu des années 70 ont été mis au point les premiers catalyseurs de type Ziegler-Natta superactifs à haute stéréosélectivité. Jusque là, la nécessité d’utiliser un solvant autre que le monomère propylène, solvant qu’il fallait recycler, le traitement des résidus et l’exclusion des sous-produits rendaient coûteuse la production.

Les catalyseurs métallocènes, fonctionnant en catalyse homogène, permettent d’obtenir une isotacticité de 99 % avec un rendement environ 100 fois supérieur à celui des meilleurs catalyseurs Ziegler-Natta. L’utilisation de ces catalyseurs est actuellement réduite mais est en forte augmentation.

Fabrication industrielle

Principaux procédés :

  • Le procédé « Spheripol », exploité par LyondellBasell. La polymérisation s’effectue en phase liquide, le monomère étant le solvant, dans des conditions douces (60 à 80°C). Le rendement du catalyseur, qui se présente sous la forme de grains sphériques en suspension, est de 35 000 kg de polypropylène par kg de catalyseur avec 98 % d’isotacticité. Il représente, en 2017, 39 % des capacités de production installées.
    Autres procédés de même type : « Hypol » de Mitsui, le procédé d’ExxonMobil.
  • Le procédé « Unipol », exploité par Dow Chemical. La polymérisation s’effectue en phase gazeuse. Le catalyseur supporté à haute activité utilisé, appelé « shac », avait été initialement mis au point pour la production de polyéthylène (PE-BDL et PE-HD) (voir le chapitre polyéthylène). En 2017, 16 % des capacités de production, utilisent ce procédé.
    Autres procédés de même type : « Novolen », exploité par McDermott avec 11 % des capacités de production, « Spherizone » de LyondellBasell, « Horizone » de JPP, le procédé d’Ineos.
  • Un procédé hybride, « Borstar », est exploité par Borealis.

Les différents types de polypropylènes

Les polypropylènes utilisés industriellement sont quasiment toujours isotactiques. Les propriétés du polymère atactique sont celles d’une cire et sont donc éloignées de celles, en général, souhaitées.

Les homopolymères représentent de 65 à 75 % de la production de polypropylène.

Les polymères à blocs (ICP : « Impact copolymer ») avec une matrice de polypropylène et une dispersion de polyéthylène ou d’élastomères représentent de 20 à 30 % de la production de polypropylène. Ainsi une résistance au choc très élevée est obtenue en ajoutant de 20 à 40 % en masse d’élastomères, en vue d’une utilisation dans les pare-chocs des véhicules de tourisme.

Les copolymères (RCP : « Random copolymer »), avec l’éthylène (de 1,5 à 7 % en masse), représentent de 5 à 10 % de la production de polypropylène. Ils sont plus transparents, plus facilement thermoscellables et plus résistants aux chocs.

Les mélanges à base de polypropylène sont préparés avec des charges d’environ 40 % en masse de talc ou de carbonate de calcium. Des polypropylènes sont également renforcés par 20 à 30 % en masse de fibres de verre ou de mica.

Productions

En 2018, les capacités mondiales de production sont de 80,4 millions de t/an. Celles de la Chine, en 2018, sont de 26 millions de t/an, le pays restant importateur avec 3,18 millions de t, en 2021.
En 2018, la capacité de production nord-américaine (États-Unis, Canada et Mexique) est de 9,058 millions de t/an pour une production, en 2021, de 8,077 millions de t.
En 2020-21, la capacité de production de l’Inde est de 6,100 millions de t/an pour une production de 5,210 millions de t, en 2018, celle de la Corée du Sud, de 4,922 millions de t/an, pour une production de 4,353 millions de t. La capacité de production du Japon est de 2,759 millions de t/an pour une production de 2,358 millions de t, celle de la Thaïlande de 2,305 millions de t/an pour une production de 2,241 millions de t, celle de Singapour de 1,610 million de t, celle de Taipei chinois de 1,474 million de t pour une production de 1,389 million de t. La capacité de production russe est de 1,42 million de t/an pour une production de 1,40 million de t.
En 2023, la production de l’Union européenne a été de 8,620 millions de t de polypropylène avec les valeurs suivantes pour les principaux pays :

en milliers de t
Allemagne, en 2022 1 702 Italie 822 Slovaquie 260
Belgique 1 603 Pays Bas 673 Hongrie 231
France 1 090 Pologne, en 2020 351 Finlande 176
Espagne 894 République tchèque 284 Bulgarie 100

Source : Eurostat

Commerce international : en 2023 pour le polypropylène sous forme primaire.

Principaux pays exportateurs, sur un total de 21,432 millions de t, en 2022 :

en milliers de t
Corée du Sud 1 799 Singapour 808
États-Unis 1 285 Malaisie 589
Chine 1 148 Russie 536
Allemagne 959 Thaïlande 520
Belgique 951 France 505

Source : ITC

Les exportations coréennes sont destinées à la Chine pour 27 %, au Vietnam pour 14 %, à la Turquie pour 13 %.

Principaux pays importateurs :

en milliers de t
Chine 2 697 Allemagne 814
Turquie 2 035 Vietnam 712
Inde 1 327 Mexique 689
Italie 1 009 Belgique 630
Indonésie 856 Pologne 595

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 20 % de Corée du Sud, 15 % des Émirats Arabes Unis, 9 % du Japon, 9 % d’Arabie Saoudite, 8 % de Singapour.

Principaux producteurs,  en 2017, sur un total de 76,81 millions de t/an :

en milliers de t/an de capacités de production
Sinopec Group (Chine) 7 160 Sabic (Arabie Saoudite) 2 804
LyondellBasell (Pays-Bas) 5 312 TotalEnergies (France) 2 750
Petro China Group (Chine) 4 120 Borealis/Borouge (Autriche) 2 624
Braskem Group (Brésil) 4 045 ExxonMobil (États-Unis) 2 800
Reliance Industries (Inde) 2 900 Formosa Plastic (Taipei chinois) 2 339

Sources : Braskem et rapports des sociétés

  • LyondellBasell a des unités de production situées en France, à Berre l’Étang (13) avec 250 000 t/an de capacité de production, en Italie, à Brindisi avec 400 000 t/an et Ferrara avec 180 000 t/an, en Allemagne, à Wesseling-Knapsack avec 630 000 t/an, en Espagne, à Tarragone avec 340 000 t/an, en Pologne, à Plock, avec 50 % de Basell Orlen, joint venture avec PKN Orlen et 250 000 t/an, au Royaume-Uni, à Carrington avec 210 000 t/an, aux États-Unis, à Bayport, au Texas, avec 250 000 t/an et Lake Charles, en Louisiane, avec 400 000 t/an, au Mexique, à Altamira dans la joint venture Indelpro, avec Alfa et 290 000 t/an, en Argentine, à Ensenada avec 180 000 t/an, en Corée du Sud, à Yeosu avec 50 % de la joint venture Poly Mirae avec Daelim et 475 000 t/an, en Chine, à Panjin avec 50 % d’une joint venture et 300 000 t/an, en Thaïlande, à Map Ta Phut avec 29 % de HMC et 230 000 t/an, en Australie, à Clyde avec 170 000 t/an et à Geelong avec 130 000 t/an, en Arabie Saoudite, à Jubail avec 25 % de la joint venture SPC avec Tasnee et 190 000 t/an et 25 % de la joint venture Al Waha avec Sipchem, avec 115 000 t/an.
  • La production de Sinopec a été, en 2017, de 7,16 millions de t.
  • Braskem, produit du polypropylène en Allemagne, à Wesseling avec 260 000 t/an et Schkopau avec 365 000 t/an, aux États-Unis, au Texas, à La Porte avec 804 000 t/an, Freeport avec 336 000 t/an et Seadrift avec 227 000 t/an, en Pennsylvanie, à Marcus Hook avec 414 000 t/an et en Virginie Occidentale, à Neal avec 240 000 t/an, au Brésil, à Paulinia et Mauá dans l’État de Sao Paulo avec 800 000 t/an, à Camaçari dans l’état de Bahia avec 125 000 t/an, à Duque de Caxias dans l’État de Rio de Janeiro avec 310 000 t/an et à Triunfo dans l’État du Rio Grande du Sud avec 740 000 t/an. En 2021, la production a été de 3,811 millions de t dont 1,512 million de t au Brésil, 1,729 million de t aux États-Unis et 570 211 t en Allemagne.
  • Borealis/Borouge, détenue à 25 % par Mubadala, société d’investissement d’Abu Dhabi et 75 % par OMV. Borealis a constitué, avec Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC), une joint venture dénommée Borouge. Produit du polypropylène en Autriche, à Schwechat avec 436 000 t/an de capacité de production, en Belgique, à Kallo avec 286 000 t/an et Beringen avec 386 000 t/an, en Allemagne, à Burghausen avec 660 000 t/an, en Finlande, à Porvoo avec 220 000 t/an, aux Émirats Arabes Unis, à Ruwais, avec la joint venture Borouge et 704 000 t/an. En 2021, la production a été de 2,13 millions de t ainsi que 740 000 à travers la joint venture Borouge.
  • Sabic détenu à 70 % par Saudi Aramco, produit du polypropylène aux Pays Bas, à Geleen avec 940 000 t/an, en Allemagne, à Gelsenkirchen avec 530 000 t/an, en Arabie Saoudite, à Yanbu avec 50 % de Yanpet, joint venture avec ExxonMobil et 260 000 t/an et 51 % de Yansab et 400 000 t/an et à Jubail, 80 % de Saudi European Petrochemical Company (Ibn Zahr) et 640 000 t/an et 35 % de Saudi Kayan et 350 000 t/an, en Chine, à Tianjin avec une joint venture 50/50 avec Sinopec et 450 000 t/an.
  • ExxonMobil, produit du polypropylène en France, à Notre-Dame de Gravenchon (76) avec 300 000 t/an, aux États-Unis, à Baton Rouge, en Louisiane avec 500 000 t/an et à Baytown, au Texas, avec 700 000  t/an, à Singapour, avec 900 000 t/an et en joint venture, avec 50 % de Yanpet avec Sabic, à Yanbu, en Arabie Saoudite avec 200 000 t/an et à 25 %, en Chine, à Fujian avec 200 000 t/an.
  • Reliance Industries (Inde), a produit, en 2021-22, 2,9 millions de t de polypropylène, en Inde, à Jamnagar, Hazira, Nagothane et Vadodara, avec une part du marché indien de 45 %.
  • TotalEnergies Petrochemicals, produit du polypropylène en France, à Lavéra (13) avec 150 000 t/an et Gonfreville (76) avec 230 000 t/an, en Belgique, à Feluy avec 930 000 t/an, aux États-Unis, à La Porte, au Texas, avec 1,2 million de t/an, en Corée du Sud, à Daesan avec 50 % de la joint venture Hanwha Total Petrochemical et 400 000 t/an.
  • Ineos, produit du polypropylène avec des unités de production, en France, à Sarralbe (57) avec 65 000 t/an et à Lavera (13) avec 150 000 t/an, en Belgique, à Lillo (Anvers) avec 90 000 t/an et Geel avec 339 000 t/an, au Royaume Uni, à Grangemouth avec 285 000 t/an, aux États-Unis, au Texas à Alvin avec 440 000 t/an et La Porte avec 140 000 t/an et en Californie, à Carson avec 218 000 t/an. En 2021, la capacité globale de production est de 1,782 million de t/an.

Recyclage

Le polypropylène, composé de molécules de propylène, est très facilement recyclable par rapport à d’autres matières plastiques comme le PVC. Ainsi avec 1 tonne de plastiques recyclés on peut économiser jusqu’à 700 kg de pétrole brut. Par ailleurs, sa combustion ne dégage que de l’eau et du dioxyde de carbone.

Un logo permet de reconnaître les plastiques recyclables, il s’agit du ruban de Möbius en forme de triangle avec un chiffre à l’intérieur indiquant le type du plastique. Pour le polypropylène, PP en abrégé, on trouve ce logo avec le chiffre 5.

Situation française

La production, en 2023, est de 1 089 995 t de polypropylène.

Les unités de production sont exploitées par :

  • ExxonMobil, à Notre-Dame de Gravenchon (76) avec 300 000 t/an de capacité de production,
  • LyondellBasell, à Berre l’Étang (13) avec 250 000 t/an de capacité de production,
  • Ineos, à Sarralbe (57) avec 90 000 t/an de capacités de production et à Lavera (13) avec 150 000 t/an,
  • Polychim Industrie, (filiale du groupe belge Beaulieu) à Dunkerque (59) avec 230 000 t/an,
  • TotalEnergies, à Gonfreville (76) avec 230 000 t/an et à Lavéra (13) avec 150 000 t/an.

Commerce extérieur : pour le polypropylène sous forme primaire, en 2024.

Les exportations étaient de 509 402 t avec comme principaux marchés à :

  • 25 % la Belgique,
  • 24 % l’Italie,
  • 14 % l’Allemagne,
  • 9 % l’Espagne
  • 4 % la Pologne.

Les importations s’élevaient à 387 935 t en provenance principalement à :

  • 24 % de Belgique,
  • 22 % d’Espagne,
  • 17 % d’Allemagne,
  • 8 % d’Autriche,
  • 7 % d’Italie,
  • 6 % du Royaume Uni.

Utilisations

Consommation : en 2021, dans le monde, 80 millions de t, répartition, en 2020 :

Chine 41% Amériques 13 %
Reste de l’Asie 23 % Moyen Orient 6 %
Europe 13 %

Source : IHS Markit

En 2013, dans le monde, la consommation de polypropylène a représenté 26 % de la consommation totale de matières plastiques, celle-ci s’élevant à 299 millions de t. En Europe (UE à 28 + Norvège et Suisse), la part du polypropylène est, en 2019, de 19,4 %.

En 2018, la consommation des États-Unis est de 8,082 millions de t, celle de l’Europe, de 9,527 millions de t.

Secteurs d’utilisations : ils sont, en 2013, les suivants, en % de la consommation totale.

Emballages 30,5 % Appareils ménagers 10,2 %
Électricité, électronique 13,6 % Automobile 9,4 %
Équipements 12,8 % Construction 5,1 %

Source : Global Data

Formes d’utilisation : répartition, en 2017.

Injection, moulage 32,6 % Fibres 13,0 %
Films, feuilles 24,3 % Tuyaux 2,9 %
Raphia 20,1 % Autres extrusions, revêtements 0,1 %

Source : HMC Polymers

Le polypropylène se retrouve dans de nombreux produits. Il est présent dans les tapis et les fibres textiles, sous forme de films dans les emballages, et surtout sous forme moulée, dans l’électroménager et les ustensiles ménagers par exemple la vaisselle pour four à micro-ondes, dans les jouets, les bagages, le mobilier de jardin…

Il est également utilisé pour la fabrication de tissus d’ameublement, de vêtements professionnels jetables (combinaisons de peinture, charlottes, masques chirurgicaux, etc.), de sacs tissés à haute résistance, de géotextiles et de géomembranes ; on le trouve aussi sous forme de fibres dans les cordages, les moquettes, le gazon artificiel. Des pailles à boire sont également fabriquées en polypropylène.

En longueur nominale de 6 à 18 mm, la fibre de polypropylène est un adjuvant dans les bétons pour diminuer le retrait plastique, les fissurations et les lézardes. Les fibres ne remplacent pas le renforcement structurel traditionnel en acier ou les procédés habituels de bonne prise du ciment, mais il est très souvent possible de remplacer les treillis par ces fibres.

Plusieurs pays ont émis des billets en polypropylène, dont l’Australie, le Mexique et Israël.

Pour gagner du poids tout en renforçant la rigidité, il peut être moulé comme du carton ondulé ; on parle alors de polypropylène alvéolaire (PPA). Il peut aussi avoir une structure en nid d’abeille.

Emballages

Il est notamment très fortement utilisé dans le domaine de l’emballage pharmaceutique (car il ne favorise pas la croissance des bactéries à sa surface). Les films, généralement biorientés, sont utilisés dans l’emballage de produits alimentaires divers (pâtes, biscuits,…). Le polypropylène est aussi beaucoup utilisé dans les emballages alimentaires pour sa résistance à la graisse (exemple : emballages de beurre) et son aspect brillant. Les films de polypropylène présentent par ailleurs l’avantage d’être rétractables à chaud.

Automobile

C’est le premier des plastiques utilisés dans ce secteur devant le polyuréthane, le PVC et le polyéthylène. En 2016, dans l’Union européenne plus la Norvège et la Suisse, sa part dans les automobiles est de 26 % des matières plastiques employées. De 15 à 20 % plus léger que les autres plastiques, le polypropylène apporte un gain de poids à la fabrication d’automobiles. On retrouve par exemple l’utilisation de ce matériau au niveau du hayon de la classe A de Mercedes, première utilisation sur un véhicule de grande série, permettant ainsi de gagner plusieurs kilogrammes sur l’ensemble de cette fonction intégrant les feux arrières, le moteur d’essuie-glace et le système de verrouillage du coffre. Sont concernés également de façon courante les planches de bord, vides-poche, portes-carte, enveloppes de batteries et surtout pare-chocs. Dans ce secteur, est utilisé le polypropylène à blocs (ICP : « Impact copolymer »).
Pour pouvoir être efficaces et pouvoir redistribuer les déchets retraités, les filières de recyclage ne peuvent fonctionner qu’avec un nombre limité de types de plastique. On peut ainsi saluer l’effort des principaux constructeurs automobiles qui ont effectué un grand pas dans ce sens et notamment l’initiative de Renault qui a réalisé avec sa Mégane 2 une voiture 100 % polypropylène au niveau des plastiques utilisés.

Bibliographie

Archives

Polypropylène 2023

Polypropylène 2022

Polypropylène 2019

Polypropylène 2016

Polypropylène 2014

Polypropylène 2012

Polypropylène 1996