Les aciers sont des matériaux métalliques à base de fer renfermant en général moins de 1 % de carbone. Ils sont élaborés dans des hauts fourneaux à partir de minerai de fer réduit par le monoxyde de carbone formé à partir de coke et affinés par oxydation partielle du carbone, dans des convertisseurs, ainsi qu’à partir d’acier recyclé, les ferrailles, dans des fours électriques. Leur composition, mais aussi les traitements thermiques subis, leur revêtement de surface… font que les aciers comportent de très nombreuses nuances (plus de 3 500) chacune adaptée à un emploi particulier.
Avec une teneur, en masse, de 5 %, le fer est, après l’aluminium, le 2ème élément métallique le plus répandu dans l’écorce terrestre.
Minerais :
Le fer est présent sous forme oxydée, Fe2O3 (hématite) ou parfois Fe3O4 (magnétite), avec des teneurs en fer comprises entre 30 %, pour les minerais pauvres, et 66 %, pour les minerais riches. La teneur en fer d’un minerai constitué d’hématite pure serait de 69,94 %.
Une partie de la production brésilienne est sous forme d’itabirite qui est un minerai de fer (hématite, magnétite), métamorphisé, en présence de quantités importantes de quartz, avec des teneurs en fer comprises entre 37 et 52 %.
Principaux complexes miniers : en 2023 (2022-23 pour BHP Billiton et FMG).
Complexe minier | Exploitant | Production | Complexe minier | Exploitant | Production | |
Hamersley, Australie | Rio Tinto | 226 | Serra Sul, Brésil | Vale | 75 | |
Area C, Australie | FMG | 107 | Jimblebar, Australie | BHP Billiton | 67 | |
Chichester Hub, Australie | Vale | 100 | Newman, Australie | BHP Billiton | 57 | |
Carajás-Serra Norte, Brésil | BHP Billiton | 92 | Vargem Grande, Brésil | BHP Billiton | 37 | |
Solomon Hub, Australie | FMG | 75 | Yandi, Australie | Vale | 21 |
Sources : rapports des sociétés
Environ 98 % de la production minière de fer est destinée à l’élaboration de l’acier.
Ferrailles :
Leur part dans la production d’acier est importante. Voir plus loin.
En 2023, en millions de t de fer contenu sur un total mondial de 1 500 millions de t. Source : USGS
Production minière de fer : en 2023, en fer contenu, sur un total mondial de 1 500 millions de t.
Australie | 590 | Canada | 42 | |
Brésil | 280 | Afrique du Sud | 39 | |
Chine | 170 | États-Unis | 28 | |
Inde | 170 | Suède | 27 | |
Russie | 58 | Ukraine | 22 | |
Iran | 50 | Pérou | 13 |
Source : USGS
Les teneurs des minerais varient en moyenne de 30 % pour la Chine à 66 % pour le Brésil.
Les principaux gisements australiens, à ciel ouvert, sont situés dans la région de Pilbara au nord-ouest de l’Australie occidentale. Ils sont exploités, en particulier, par Rio Tinto, BHP-Billiton et FMG.
En Russie, les principales mines exploitent l’Anomalie Magnétique de Koursk (KMA), située en Russie centrale. Le gisement actuellement exploité, à ciel ouvert, à 220-270 m de profondeur, est constitué de quartzites ferrugineuses contenant de 34 à 39 % de fer. Ce gisement constitue la deuxième plus grande ressource de fer, dans le monde.
Principaux producteurs :
Vale (Brésil), en 2023 | 321 | ArcelorMittal (Luxembourg), en 2023 | 42 | |
Rio Tinto (Australie), en 2023 | 290 | Metalloinvest (Russie), en 2021 | 41 | |
BHP-Billiton (Australie), en 2022-23 | 257 | LKAB (Suède), en 2023 | 25 | |
FMG (Australie), en 2022-23 | 192 | US Steel (États-Unis), en 2023 | 22 | |
Anglo American (Afrique du Sud), en 2023 | 60 |
Sources : rapports des sociétés
En 2023, la production de Vale a été destinée à 77 % à l’Asie dont 62 % à la Chine, 12 % au Brésil, 5 % à l’Europe.
Commerce international : en 2023.
Principaux pays exportateurs sur un total mondial de 1 593 millions de t de minerais et concentrés, en 2022.
Australie | 901 | Chine | 21 | |
Brésil | 379 | Malaisie | 20 | |
Canada | 58 | Pays Bas | 19 | |
Afrique du Sud | 55 | Pérou | 19 | |
Suède | 33 | Ukraine | 18 |
Source : International Trade Center
En 2017, les gisements de l’Australie de l’Ouest représentent 94 % des exportations australiennes et 57 % du commerce maritime mondial de minerai de fer. Ces exportations sont destinées, en 2023, à 85 % à la Chine, 6 % au Japon, 5 % à la Corée du Sud. Par ailleurs les gisements de la région de Pilbara représentent 61 % des importations de la Chine. Les exportations depuis Port Hedland ont été de 472 millions de t, celles depuis Cape Lambert de 177 millions de t, celles depuis Dampier de 127 millions de t.
Le Brésil exporte 87 % de sa production et ses exportations représentent, en 2017, 24 % du commerce maritime mondial de minerai de fer.
Principaux pays importateurs.
Chine | 1 180 | Malaisie | 21 | |
Japon | 102 | Taipei chinois | 19 | |
Corée du Sud | 68 | Vietnam, en 2022 | 15 | |
Allemagne | 35 | Bahreïn, en 2022 | 13 | |
Pays Bas | 25 | Oman, en 2022 | 11 |
Source : International Trade Center
Les importations chinoises proviennent à 62 % d’Australie, 21 % du Brésil, 3 % d’Inde.
En 2023, en milliards de t de fer contenu sur un total mondial de 87 milliards de t. Source : USGS
Australie | 27 | Canada | 2,3 | |
Brésil | 15 | Ukraine | 2,3 | |
Russie | 14 | Iran | 1,5 | |
Chine | 6,9 | États-Unis | 1,3 | |
Inde | 3,4 | Pérou | 1,2 |
Source : USGS
En 2021, le groupe russe Metalloinvest possède des réserves de minerai de 15,4 milliards de t devant le groupe Vale (Brésil) avec13,8 milliards de t et BHP Billiton (Australie) avec 4,45 milliards de t.
Situation française : en 2023.
Le minerai exploité jusqu’en 1997 était pauvre et phosphoreux (la minette de Lorraine). Il contient de 30 à 34 % de fer et 0,7 % de phosphore. La production, située en Lorraine, était effectuée souterrainement, par exemple, en 1980, à l’aide de 23 puits. Depuis août 1993, la sidérurgie française s’approvisionne exclusivement en minerai importé, le minerai produit ensuite, de 1993 à 1997, étant exporté au Luxembourg.
Évolution de la production française : le maximum a été atteint en 1960 avec 67 millions de t de minerai (c’était la 3ème production mondiale après celles de l’URSS et des États-Unis), en 1974 la production était de 54 millions de t et, en 1991, de 7,5 millions de t. En plus de 200 ans, 3 milliards de t de minette ont été extraites.
Après la fin de l’extraction lorraine, deux petites exploitations minières ont fonctionné pour alimenter des clients tels que les cimenteries. La mine de Batère (66) avec 3 à 4 personnes et 6 000 t/an qui a fermé en 2001 et celle de Rougé (44) avec une douzaine de personnes qui extrayait quelques dizaines de milliers de t/an a fermé en 2003.
Les réserves sont estimées à 800 millions de t de fer contenu.
Commerce extérieur :
Les exportations étaient de 78 243 t de minerai avec comme principaux marchés à :
Les importations s’élevaient à 8 538 220 t de minerai en provenance principalement à :
L’acier, après le bois et le béton est le matériau le plus utilisé dans le monde devant les matières plastiques.
L’acier est constitué principalement de fer, avec des teneurs en carbone inférieures à 1 % (formellement inférieures à 2 %, des teneurs supérieures donnent la fonte) et contient des ajouts, en quantités variables, de divers éléments. Sa composition, mais aussi les traitements thermiques subis, son revêtement de surface… font de l’acier un matériau comprenant de très nombreuses nuances (plus de 3 500) chacune adaptée à un emploi particulier. De plus, c’est un matériau en perpétuelle évolution.
Remarque : les aciers inoxydables, l’acier zingué, le fer chromé et le fer blanc, sont traités dans des chapitres particuliers.
La fabrication de l’acier est réalisée soit à partir de minerai pour 72 % de la production mondiale soit à partir de ferrailles pour 28 % de la production mondiale, voir la partie recyclage.
La réduction de l’oxyde de fer contenu dans le minerai est réalisée par le monoxyde de carbone formé à partir de coke dans un haut fourneau qui donne de la fonte. La température de fonctionnement du haut-fourneau permet d’obtenir de la fonte liquide surmontée d’un laitier également liquide renfermant une grande partie des impuretés. L’élaboration de la fonte est suivie par son affinage, par oxydation partielle du carbone, dans un convertisseur qui donne de l’acier, puis par un laminage à chaud et/ou à froid qui donne des produits longs (rails…) ou plats (tôles…).
Hauts fourneaux : développement de l’injection de charbon aux tuyères (de 130 à 200 kg/t de fonte) et de l’automatisation du fonctionnement (5 800 capteurs pour le haut fourneau n°4 de Dunkerque). L’injection de charbon permet de réduire la consommation de coke qui est ainsi d’environ 300 kg/t de fonte.
La durée de vie d’un haut fourneau est de l’ordre de 25 ans, la durée de fonctionnement en continu, entre deux réparations, de 12 ans, en moyenne.
Convertisseurs : un ajout de ferrailles peut être effectué à ce niveau.
Le développement de ces procédés a été lié à celui de la production massive de O2 transporté par oxyducs (voir le chapitre consacré au dioxygène).
En France, il n’y a plus de convertisseurs Bessemer-Thomas depuis 1980 et de fours Siemens-Martin depuis 1982. En France, fonctionnent 2 aciéries de conversion avec 2 LD à Dunkerque et Fos-sur-Mer.
Métallurgie en poche effectuée entre le convertisseur et la coulée. Elle permet les ajouts nécessaires à la qualité requise de l’acier, son homogénéisation, la désoxydation ou le dégazage (par le vide), la mise en température.
La coulée continue : actuellement concerne près de 97 % de l’acier produit en France. Elle remplace 3 opérations par une seule : coulée en lingots, réchauffage, laminage en demi-produit. L’acier est coulé dans un moule sans fond et donne directement un demi-produit.
Réception des matières premières :
Préparation des minerais, cokéfaction et agglomération :
Hauts fourneaux : 2 de 2,5 millions de t/an chacun, soit 7 000 t/jour. Pour chaque haut-fourneau :
Aciérie : 2 convertisseurs de 335 t.
Coulée continue : 2 installations. Caractéristiques de l’installation la plus récente :
Laminage : par un train à bande de 4,5 millions de t/an de capacité. Caractéristiques :
Bilan énergétique : pour produire 1 t de bobines laminées à chaud.
Hauts fourneaux | 12 828 | Cokerie | 2 109 | |
Laminage à chaud | 3 106 | Coulée continue | 232 | |
Agglomération | 2 876 | Convertisseurs | 176 |
Dénommés DRI : Direct Reduced Iron ou HBI : Hot Briquetted Iron.
Élaboration :
Les fours électriques d’élaboration de l’acier utilisent principalement de la ferraille. Toutefois, pour des pays producteurs de gaz naturel, il peut être intéressant de réduire du minerai, à l’aide de gaz de synthèse obtenu à partir de gaz naturel ayant subi un reformage, et d’utiliser ce minerai pré-réduit pour alimenter des fours électriques. Le gaz de synthèse peut aussi être produit à l’aide de charbon, c’est le cas pour les 2/3 de la production indienne. Le procédé Midrex, utilisé pour environ 80 % de la production de minerais pré-réduits consiste à traiter, dans un four à cuve, à une température inférieure à 1100°C, le minerai par du gaz naturel reformé qui donne du monoxyde de carbone et du dihydrogène (voir le chapitre dihydrogène). Les réactions mises en jeu sont les suivantes :
Fe2O3 + 3 H2 = 2 Fe + 3 H2O
Fe2O3 + 3 CO = 2 Fe + 3 CO2
La température atteinte ne permet pas la fusion du fer, on obtient une « éponge » de fer. La teneur en fer atteint 92 à 93 % avec 1,4 à 2 % de carbone. Les capacités de production, par installation, peuvent atteindre 1 million de t/an.
D’autres procédés sont employés : four rotatif à l’aide de charbon, HyL, le plus ancien (1957), Fior, en lit fluidisé…
Production : la production mondiale est, en 2023, de 136,5 millions de t dont 0,3 million de t dans l’Union européenne (Allemagne et Suède).
Inde | 49,6 | Mexique | 5,9 | |
Iran | 33,4 | États-Unis | 5,2 | |
Russie | 7,8 | Algérie | 4,0 | |
Égypte | 7,2 | Émirats Arabes Unis | 3,6 | |
Arabie Saoudite | 6,8 | Oman | 1,8 |
Source : World steel in figures
Les ferrailles sont principalement utilisées dans des fours électriques à arc. Elles peuvent également être ajoutées, jusqu’à 30 %, à la fonte liquide dans les convertisseurs à oxygène (voir plus haut). Depuis les origines de la fabrication de l’acier, le recyclage a porté, dans le monde, sur 25 milliards de t.
Les ferrailles sont récupérées, broyées (par des broyeurs à marteaux) puis triées magnétiquement.
Le broyeur le plus puissant exploité par la société SIMS Metal Management (Australie, n°1 mondial du recyclage des métaux avec, en 2018, le recyclage de 7,7 millions de t de ferrailles) fonctionnant à Newport (Royaume-Uni) traite à l’heure, 450 véhicules pour donner 350 t de métal.
Elles proviennent des véhicules hors d’usage, des biens de consommation en fin de vie (électroménager, emballages…), de la démolition de bâtiments… mais aussi, pour 1/3, des chutes neuves de fabrication. Au total, la sidérurgie mondiale recycle, en moyenne, 600 millions de t/an d’acier. En 2017, les taux de recyclage sont de 85 % pour l’acier utilisé dans les constructions, avec une durée de vie de 40 à 70 ans, 90 % pour l’acier utilisé dans les automobiles avec une durée de vie de 7 à 15 ans, 90 % pour l’acier utilisé dans la construction de machines, avec une durée de vie de 10 à 20 ans, 50 % pour l’acier utilisé dans les équipements électriques et les appareil ménagers, avec une durée de vie de 4 à 10 ans. En moyenne, en 2013, le taux de recyclage est de 83 %.
On estime que dans le monde, sont utilisés 200 milliards d’emballages en acier, recyclés à 68 %, soit 7,2 millions de t/an d’acier.
En France, en 2014, en millions de t.
Commerce international : en 2023.
Principaux pays exportateurs sur un total de 99,1 millions de t, dont 44,7 millions de t par l’Union européenne.
États-Unis | 16,3 | France | 6,3 | |
Allemagne | 7,5 | Canada | 4,8 | |
Royaume Uni | 7,2 | Belgique | 3,8 | |
Pays Bas | 7,1 | Pologne | 2,6 | |
Japon | 6,9 | République tchèque | 2,5 |
Source : World steel in figures et ITC
Les exportations des États-Unis sont destinées à 25 % à la Turquie, 20 % au Mexique, 10 % à l’Inde.
Principaux pays importateurs sur un total de 97,0 millions de t, dont 30,0 millions de t dans l’Union européenne.
Turquie | 18,8 | Bangladesh, en 2022 | 4,5 | |
Italie | 5,8 | Vietnam, en 2022 | 4,2 | |
États-Unis | 5,1 | Pays Bas | 3,5 | |
Belgique | 4,0 | Allemagne | 3,2 | |
Corée du Sud | 3,8 | Taipei chinois | 3,4 |
Source : World steel in figures et ITC
Les importations turques proviennent à 24 % des États-Unis, 12 % des Pays Bas, 8 % d’Allemagne, 7 % du Royaume Uni.
Consommations de ferrailles, en 2023. Monde, en 2022 : 630 millions de t, Union européenne, en 2023 : 74,8 millions de t.
Chine | 213,7 | Corée du Sud | 26,1 | |
États-Unis | 56,8 | Italie, en 2017 | 21,6 | |
Japon | 31,8 | Allemagne, en 2017 | 19,0 | |
Turquie | 29,1 | Espagne, en 2017 | 11,1 | |
Russie, en 2022 | 29,4 | France, en 2017 | 7,2 |
Source : BIR
Ils utilisent directement de la ferraille ou des minerais pré-réduits, ces derniers représentant 15 % de la production mondiale d’aciers au four électrique.
Les fours à arc comportent 1 ou 3 électrodes. Les capacités vont de 10 à 220 t. Chaque coulée est effectuée, en moyenne, toutes les 50 à 60 minutes. Les fours les plus performants permettent 30 coulées/jour, le record étant de 7 850 coulées/an. La puissance des fours atteint 0,9 MVA/t, avec une consommation électrique de 320 kWh/t. La consommation de dioxygène est de 30 m3/t.
Les fours électriques à arc à courant continu, plus économiques que ceux à courant alternatif, sont de plus en plus employés.
Consommations moyennes selon la voie utilisée : en 2018, pour une tonne d’acier brut.
Voie haut fourneau – convertisseur | Voie four électrique | ||
Minerai de fer | 1 370 kg | 586 kg | |
Charbon | 780 kg | 150 kg | |
Calcaire | 270 kg | 88 kg | |
Acier recyclé | 125 kg | 710 kg | |
Énergie | 19,8 à 31,2 GJ | 9,1 à 12,5 GJ |
Source : World Steel Association
Principaux coproduits de la sidérurgie :
Émissions : par t d’acier, dans des installations modernes : 2 kg de poussières, 2,45 kg de SO2. Les émissions de CO2 sont, en 2017, de 1,83 t/t d’acier, elles représentent 7 à 9 % du total des émissions mondiales par les énergies fossiles.
Par ailleurs, les hauts fourneaux sont susceptibles de détruire, par incinération, des déchets de matières plastiques non recyclables. Par exemple, en Allemagne, ces déchets sont introduits, en remplacement de pétrole, dans des hauts-fourneaux.
En 2023, en millions de t sur un total de 1 888 millions de t. Source Worldsteel
En 2023. Monde : 1 892 millions de t, Union européenne : 126,3 millions de t.
Chine | 1 019,1 | Iran | 31,0 | |
Inde | 140,8 | Italie | 21,1 | |
Japon | 87,0 | Vietnam | 19,2 | |
États-Unis | 81,4 | Taipei chinois | 19,1 | |
Russie | 76,0 | Indonésie | 16,8 | |
Corée du Sud | 66,7 | Mexique | 16,2 | |
Allemagne | 35,4 | Canada | 12,2 | |
Turquie | 33,7 | Espagne | 11,4 | |
Brésil | 31,8 | Égypte | 10,4 |
Source : Worldsteel
Évolution de la production mondiale d’acier : source : Worldsteel Association
Principaux pays exportateurs : en 2023, sur un total de 434 millions de t, dont 39,2 millions de t pour l’Union européenne.
Chine | 94,3 | Belgique | 14,6 | |
Japon | 32,2 | Russie | 13,9 | |
Corée du Sud | 27,0 | Turquie | 12,7 | |
Allemagne | 22,5 | Brésil | 12,3 | |
Italie | 16,1 | Iran | 11,9 |
Source : Worldsteel in figures
Principaux pays importateurs : en 2023, sur un total de 434 millions de t, dont 39,2 millions de t pour l’Union européenne.
États-Unis | 26,4 | Corée du Sud | 15,0 | |
Allemagne | 18,7 | Vietnam | 14,0 | |
Italie | 18,7 | Thaïlande | 13,7 | |
Turquie | 18,0 | Indonésie | 12,4 | |
Mexique | 17,5 | France | 11,8 |
Source : Worldsteel in figures
Évolution de la répartition de la production mondiale :
Europe de l’Ouest | Amérique du Nord | ex URSS | Japon | Chine | Autres pays | |
1930 | 44,9 % | 43,8 % | 6,1 % | 2,4 % | 2,8 % | |
1950 | 31,2 % | 46,7 % | 14,0 % | 2,5 % | 5,6 % | |
1970 | 33,9 % | 21,9 % | 19,5 % | 15,7 % | 9,0 % | |
1980 | 31,1 % | 16,4 % | 20,6 % | 15,5 % | 20,2 % | |
1990 | 21,8 % | 13,1 % | 20,0 % | 14,3 % | 9 % | 21,8 % |
1995 | 22,8 % | 14,4 % | 10,5 % | 13,6 % | 12,7 % | 26,0 % |
2010 | 9,7 % | 6,7 % | 8,0 % | 7,1 % | 46,4 % | 22,0 % |
2015 | 8,8 % | 5,6 % | 6,2 % | 6,5 % | 49,6 % | 23,3 % |
2020 | 7 % | 4 % | 5 % | 4 % | 57 % | 23 % |
Source : IISI, Steel Statistical Yearbook
Importance de la Chine : devenue n°1 mondial, la progression importante de la production mondiale de ces dernières années est principalement due à la Chine et dans une moindre mesure à l’Inde. Importatrice d’acier jusqu’en 2004, en 2005, la Chine a équilibré importations et exportations (27,3 millions de t d’acier importées pour 27,4 millions de t exportées). En 2023 elle est exportatrice nette avec 83,2 millions de t. Ses besoins en matières premières (minerai de fer, nickel…) sont considérables et font de la Chine un acteur important sur les marchés de matières premières.
Importance du Japon : 2ème producteur mondial jusqu’en 2016, doublé depuis par l’Inde. Le développement de la sidérurgie japonaise est récent : après la 2ème guerre mondiale. La production a été multipliée par 12 de 1955 à 1973. Le Japon n’a ni charbon ni minerai de fer. Cette situation est caractéristique de la modification de l’implantation géographique de la sidérurgie. En France, déclin de la Lorraine au profit du littoral : Dunkerque en 1962, Fos en 1975. La sidérurgie de la Corée du Sud a suivi la même voie que celle du Japon. En 2023, les exportations nettes du Japon sont de 26,3 millions de t.
La sidérurgie américaine est moins performante que la sidérurgie européenne : les produits japonais mais aussi européens sont compétitifs sur le marché américain. Les États-Unis sont importateurs nets avec, en 2023, 17,6 millions de t.
Le commerce international de l’acier est important : 434 millions de t en 2023. Bien que les pays en voie de développement construisent des sidérurgies nationales (c’est un critère de développement) ils restent globalement importateurs.
Union européenne : en 2023, les exportations de l’Union Européenne ont porté sur 10,660 millions de t de produits plats et 5,614 millions de t de produits longs et les importations sur 20,116 millions de t de produits plats et 5,466 millions de t de produits longs.
Les exportations de produits plats sont destinés à 17 % à la Turquie, 15 % aux États-Unis, 7 % au Mexique, 6 % à la Suisse, 4 % à l’Égypte, celles de produits longs, à 12 % à la Suisse, 11 % aux États-Unis, 9 % à la Turquie, 7 % au Canada, 6 % au Mexique.
Les importations de produits plats proviennent à 13 % de Corée du Sud, 13 % d’Inde, 11 % de Taipei chinois, 10 % du Vietnam, 9 % du Japon, celles de produits longs, à 20 % de Turquie, à 8 % de Chine, 7 % d’Égypte, 7 % de Suisse, 5 % de Malaisie, 5 % d’Algérie.
Les principales sociétés sidérurgiques européennes sont regroupées dans Eurofer.
Évolution de la sidérurgie européenne entre 1978 et 1998 : nombre de hauts fourneaux : de 281 à 89, nombre de convertisseurs à oxygène : de 193 à 95, nombre de fours électriques : de 539 à 195.
Nombre d’employés dans l’Union européenne, en 2024 : 303 520 dont 79 500 en Allemagne.
Carte de la sidérurgie de l’Union européenne, en 2021 (document d’Eurofer) : Utilisation mondiale des procédés de production : en 2023, en % de la production.
Pays | Coulée continue | Oxygène | Électrique | Martin |
Monde | 96,7 | 71,1 | 28,6 | 0,3 |
Union européenne | 97,3 | 55,2 | 44,8 | 0 |
France | 97,0 | 59,2 | 40,8 | 0 |
Allemagne | 97,4 | 72,3 | 27,7 | 0 |
Italie | 95,0 | 14,2 | 85,8 | 0 |
Japon | 99,1 | 73,8 | 26,2 | 0 |
États-Unis | 99,7 | 31,7 | 68,3 | 0 |
Russie | 64,4 | 65,1 | 32,0 | 2,9 |
Chine | 98,4 | 90,1 | 9,9 | 0 |
Source : Worldsteel, World steel in figures
Schéma simplifié de l’approvisionnement de la sidérurgie mondiale en millions de t de fer contenu, en 2019.
Principaux producteurs : en productions de 2023.
China Baowu (Chine) | 130,8 | Tata Group (Inde) | 29,5 | |
ArcelorMittal (Luxembourg) | 68,5 | Delong Steel (Chine) | 28,3 | |
Ansteel Group (Chine) | 55,9 | JSW Steel (Inde) | 26,2 | |
Nippon Steel (Japon) | 43,7 | JFE Steel Corporation (Japon) | 25,1 | |
HBIS (Chine) | 41,3 | Hunan Steel (Chine) | 24,8 | |
Shagang Group (Chine) | 40,5 | Nucor Corporation (États-Unis) | 21,2 | |
Posco (Corée du Sud) | 38,4 | Fangda Steel (Chine) | 19,6 | |
Jianlong Group (Chine) | 37,0 | Shandong Steel Group (Chine) | 19,5 | |
Shougang Group (Chine) | 33,6 | Hyundai Steel (Corée du Sud) | 19,2 |
Source : Worldsteel in figures
En 2022, en milliers de t d’acier.
Production : 12 100 d’acier brut (19 200 en 2007, 12 800 en 2008).
Consommation apparente : 13 800.
Commerce extérieur : en 2020, en milliers de t d’acier, hors aciers inoxydables, ferrailles et ferroalliages.
Exportations : 9 617 avec la répartition suivante :
Espagne | 29 % | Belgique | 15 % | |
Allemagne | 19 % | Turquie | 7 % | |
Italie | 15 % | Royaume Uni | 7 % |
Source : ITC
Importations : 9 867 avec la répartition suivante :
Allemagne | 26 % | Italie | 11 % | |
Belgique | 23 % | Pays Bas | 6 % | |
Espagne | 14 % | Luxembourg | 3 % |
Source : ITC
Effectifs : 25 317 personnes (150 000 en 1978).
Hauts fourneaux :
Destinés à élaborer de l’acier :
Destiné à élaborer de la fonte ductile :
Aciéries électriques : en France fonctionnent 20 aciéries électriques.
En 2023. Monde : 1 763,0 millions de t et 219,3 kg/habitant/an, Union européenne, en 2023 : 127,6 millions de t et 284,3 kg/habitant/an.
Chine | 896 (628) | Russie | 45 (309) | |
Inde | 133 (93) | Turquie | 38 (444) | |
États-Unis | 91 (266) | Mexique | 29 (222) | |
Corée du Sud | 55 (1057) | Allemagne | 28 (337) | |
Japon | 53 (432) | Brésil | 24 (110) |
Source : Worldsteel, World steel in figures
La consommation par habitant la plus importante, en 2018, est celle des Émirats Arabes Unis avec 941 kg/habitant/an, suivie de la Corée du Sud avec 807 kg/habitant/an, de Chypre avec 665 kg/habitant/an, de Taipei chinois avec 613 kg/habitant/an, du Canada avec 549 kg/habitant/an. Celle de la République Démocratique du Congo est de 1,4 kg/habitant/an.
En 2023, dans le monde. Source : Worldsteel Association
Dans l’Union européenne, en 2023, la construction représente 35,5 % des utilisations, l’automobile 19,1 %, les équipements mécaniques et électriques 14,7 %, la fabrication d’objets métalliques 14,4 %, les tubes 9,3 %, les appareils ménagers 2,3 %, les autres transports 2,8 %.
Le bâtiment et les travaux publics utilisent principalement des produits longs (poutrelles, ronds à béton…), l’automobile, par contre, utilise plutôt des produits plats (tôles…).
Parmi les très nombreuses variétés d’aciers, on peut citer :
Les tôles sandwich : elles sont constituées par 2 tôles minces (0,3 à 0,7 mm) séparées par un film polymère de 45 micromètres. La résine est appliquée sur l’une des tôles puis l’ensemble est colaminé. Plus légères et résistantes que l’acier d’épaisseur équivalente, elles sont utilisées pour leurs propriétés d’insonorisation : les vibrations sont absorbées par le polymère (choisi pour que la température d’utilisation soit dans son domaine viscoélastique), par frottement des chaînes polymères, qui dissipe cette énergie sous forme de chaleur. Ces tôles, mises au point initialement au Japon, commencent à être utilisées dans les tabliers (pièce séparant le moteur de l’habitacle) des automobiles (gain de poids : 20 %), les tambours de sèche linge… Le dallage du sol de la Très Grande Bibliothèque a été réalisé en sandwich d’acier inoxydable.
Bâtiment, travaux publics : en France, la consommation dans ce secteur est de 4 millions de t/an dont 44 % de ronds à béton. Les constructions métalliques utilisent 700 000 t/an, dont 40 000 t/an pour les ponts métalliques. La construction du viaduc de Millau a consommé 62 550 t d’aciers. Le pont le plus long au monde (4 km), celui de Akashi-Kaikyo, au Japon, a utilisé 193 000 t d’acier.
Dans ce secteur, les consommations annuelles par habitant sont de 268 kg au Japon, 151 kg en Italie, 118 kg en Allemagne, 108 kg aux États-Unis, 108 kg en Espagne, 83 kg en France. Les normes antisismiques conduisent à employer plus d’acier dans les constructions, au Japon et en Italie (de 46 à 48 % des utilisation de l’acier dans ces pays). On assiste au développement de la construction de maisons individuelles à ossature en acier.
Automobiles : elles renferment, en moyenne, 960 kg d’acier contenu à 34 % dans la structure du véhicule, 23 % dans le moteur, 12 % dans les suspensions. De nouvelles nuances d’aciers, à hautes limites élastiques (la limite d’élasticité est passée de 200 à 1000 et jusqu’à 1400 MPa), AHSS (Advanced High Strentgh Steel ou dual phase), UHSS (Ultra High Strength Steel ou martensitique) sont de plus en plus utilisées.
Tubes : le producteur français Vallourec est le n°1 mondial des tubes sans soudure, laminés à chaud ou à froid. Ses capacités de production sont de 3 millions de t/an.
Rails : 400 km de ligne de TGV à 2 voies nécessitent 100 000 t de rail (60 kg/m). En France, une seule usine de production de rails à partir d’acier importé du Royaume-Uni, à Hayange (57). Depuis 2021, l’usine est contrôlée par le groupe Saarstahl. Les rails produits d’une longueur de 80 m (en 2017, les rails atteignent jusqu’à 150 m) étaient, pour la construction de la ligne TGV Est, soudés par la SNCF pour atteindre 400 m. La première phase de la construction de cette ligne, qui a débuté en 2002, a consommé 86 000 t de rails. Actuellement les rails produits ont une longueur de 108 m et la capacité de production est de 350 000 t/an. Dans le monde, la longueur du réseau ferré est de 1,052 million de km.
Signalisation routière : 200 000 t d’acier/an en Europe de l’Ouest.
Boules de pétanque : la société française Obut, à Saint-Bonnet-le-Château (42), en produit 300 t/mois, soit les 2/3 du marché mondial. Les boules sont fabriquées à partir de barres cylindriques cisaillées, forgées à plus de 1000°C pour donner des flans qui sont emboutis en coquilles soudées 2 à 2 qui subissent diverses finitions et traitements thermiques.