L’éthylène est produit naturellement, par biosynthèse à partir de la méthionine, par divers fruits, légumes et fleurs. Industriellement il est obtenu par vapocraquage d’hydrocarbures. Il est employé principalement pour produire du polyéthylène mais aussi du dichloroéthylène destiné à élaborer le PVC, de l’oxyde d’éthylène donnant des éthylèneglycols, de l’éthylbenzène à la base de la production du styrène puis des polystyrènes.
Formule | Géométrie | Masse molaire |
C2H4 | 28,05 g.mol-1 |
Masse volumique | Température de fusion | Température d’ébullition | Température critique | Pression critique | Température d’auto-inflammation | Limites d’explosivité dans l’air | Solubilité dans l’eau |
gazeux, 15°C, 101,3 kPa : 1,178.10-3 g.cm-3 | -169,2°C | -103,9°C | 9,19°C | 5 060 kPa | 490°C | entre 2,7 et 36 % en volume | à 17°C : 3,5 mg/100 g eau |
L’éthylène ou éthène est produit naturellement, par biosynthèse à partir de la méthionine, par divers fruits, légumes et fleurs. Exprimée en µL/kg/heure la production est :
De l’éthylène est également produit lors de diverses combustions et est présent dans les gaz d’échappement de moteurs diesels et à essence, dans la fumée de cigarettes, la fumée d’encens…
La production industrielle est principalement, à 98 %, réalisée à partir d’hydrocarbures.
Principalement le pétrole, en Europe mais aussi le gaz naturel, aux États-Unis et au Moyen-Orient.
L’éthylène est principalement produit, à 98 %, par vapocraquage des hydrocarbures, eux-mêmes obtenus par distillation du pétrole (voir le chapitre vapocraquage des hydrocarbures) ou extraits du gaz naturel (éthane, butane, propane). La formation d’éthylène à partir des hydrocarbures saturés est favorisée par des températures élevées. En particulier, à partir de l’éthane, il faut que la température de craquage soit supérieure à 800°C. En 2020, dans le monde, la production d’éthylène a été obtenue à 38 % à partir de naphta, 41 % d’éthane, 9 % de propane et 13 % à partir d’autres sources (gazole, butane, charbon…). En Europe de l’ouest le naphta représente, en 2020, 58 % des charges vapocraquées, l’éthane, 16 %, le propane, 11 %, les autres sources, 15 %. En Amérique du Nord, en 2020, la production est principalement obtenue à partir d’éthane, à 84 %, avec 3 % pour le naphta et 8 % pour le propane. En 2020, au Moyen-Orient, la production est à 71 % à partir d’éthane, 12 % de propane, 12 % de naphta.
Le méthanol obtenu à partir du charbon peut donner des oléfines (éthylène, propylène…) sans employer un vapocraqueur. Des pays riches en charbon et pauvres en hydrocarbures (Afrique du Sud, Chine) ont développé cette voie mais cette production reste limitée à 2 % de la production mondiale. Voir les chapitres charbon et méthanol.
De l’éthylène « vert » peut être produit par déshydratation de l’éthanol, obtenu par exemple à partir de canne à sucre, selon la réaction suivante, sur zéolithe comme catalyseur :
Le groupe brésilien Braskem a construit, à Triunfo, dans l’État du Rio Grande du Sud, au Brésil, une usine d’une capacité de production de 200 000 t/an qui doit être portée, fin 2022, à 260 000 t/an et une production, en 2020, de 169 632 t. Un hectare cultivé donne 77 t de canne à sucre puis 6 700 litres d’éthanol et 3 t d’éthylène transformé en 3 t de polyéthylène.
Principaux complexes pétrochimiques de production d’éthylène : en 2015.
Ruwais (Abu Dhabi) | Borouge | 3 550 | Sweeny (Texas, États-Unis) | Chevron Phillips | 1 950 |
Mailiao (Taipei chinois) | Formosa Plastics | 2 935 | Jurong Island (Singapour) | ExxonMobil | 1 900 |
Joffre, (Alberta, Canada) | Nova Chemicals | 2 812 | Terneuzen (Pays Bas) | Dow | 1 825 |
Jubail (Arabie Saoudite) | Sabic | 2 250 | Chocolate Bayou (Texas, États-Unis) | Ineos | 1 752 |
Baytown (Texas, États-Unis) | ExxonMobil | 3 900 | Channel View (Texas, États-Unis) | LyondellBasell | 1 750 |
Sources : APIC et Oil & Gas Journal, 6 juillet 2015
En 2018, capacités de production et ( ) nombre de vapocraqueurs, en 2015. Monde, en 2021 : 216,35 millions de t/an (264), Europe de l’ouest, en 2019 : 23,468 millions de t/an (45).
États-Unis | 40 000 (34) | Corée du Sud, en 2018 | 9 140 (11) | |
Chine | 32 200 (27) | Iran, en 2017 | 7 300 (7) | |
Arabie Saoudite, en 2018 | 17 600 (14) | Inde, en 2020-21 | 7 477 |
En 2020, 24 % des capacités mondiales de production sont situées en Asie du Nord-Est, 22 % en Amérique du Nord, 20 % au Moyen-Orient, 14 % en Europe, 11 % dans le reste de l’Asie et le Pacifique, 9 % ailleurs.
En 2017, la production mondiale a été de 152,8 millions de t. En 2018, la production des États-Unis est de 29 millions de t, celle de la Chine, en 2020, de 21,6 millions de t, celle de l’Arabie Saoudite, en 2016, de 17 millions de t, la production de la Corée du Sud, en 2018, est de 8,687 millions de t, celle de l’Inde, en 2020-21, de 6,987 millions de t, celle du Japon, en 2020, de 5,94 millions de t, celle de la Thaïlande, en 2018, de 4,812 millions de t, celle de Taipei chinois, en 2018, de 4,218 millions de t.
Productions, en 2023, de l’Union européenne : 10,695 millions de t dont en Allemagne : 4,320 millions de t, en 2022, aux Pays Bas : 1,857 million de t, en France : 1,628 million de t, en Belgique : 1,200 million de t, en 2021, en Hongrie : 455 917 t, en 2022, en Pologne : 486 940 t, en 2020, au Portugal : 359 654 t, en 2021, en Slovaquie : 190 008 t. Les productions d’Espagne et d’Italie sont confidentielles.
La production des États-Unis est située à 95 % au Texas et en Louisiane.
Commerce international : en 2023.
Principaux pays exportateurs, sur un total de 6,443 millions de t :
Corée du Sud | 1 115 | Malaisie | 386 | |
États-Unis | 1 094 | Singapour | 367 | |
Pays Bas | 1 010 | Belgique | 273 | |
Japon | 629 | Allemagne | 174 | |
Royaume Uni | 398 | Chine | 159 |
Source : ITC
Les exportations coréennes sont destinées à 83 % à la Chine, 12 % à Taipei chinois, 4 % au Japon.
Principaux pays importateurs :
Chine | 2 127 | Pays Bas | 219 | |
Belgique | 1 527 | Corée du Sud | 162 | |
Indonésie | 880 | France | 123 | |
Allemagne | 561 | Suède | 107 | |
Taipei chinois | 437 | Portugal | 105 |
Source : ITC
Les importations chinoises proviennent à 45 % de Corée du Sud, 22 % des États-Unis, 20 % du Japon, 4 % d’Oman.
Producteurs : en 2021.
Saudi Aramco/Sabic | 16 500 | Mubadala (Abu Dhabi) | 7 673 | |
Dow | 14 788 | National Petrochemical (Iran), en 2018 | 7 000 | |
ExxonMobil | 11 900 | PetroChina, production | 6 713 | |
Sinopec | 10 300 | Shell | 6 589 | |
LyondellBasell | 8 650 | Ineos | 5 112 | |
Chevron Phillips | 7 710 | Braskem | 5 002 |
Production : 1 628 486 t, en 2023.
Commerce extérieur : en 2023.
Les exportations étaient de 129 101 t avec comme principaux marchés à :
Les importations s’élevaient à 122 750 t en provenance principalement à :
Producteurs et sites de production :
Vapocraqueurs | Opérateurs | Capacités |
Lavéra (13) | Naphtachimie1 | 740 |
Gonfreville (76) | TotalEnergies | 525 |
Aubette (Berre) (13) | LyondellBasell | 470 |
Notre Dame de Gravenchon (76) | ExxonMobil | 425 |
Dunkerque (59) | Versalis (ENI) | 380 |
Feysin (69) | A.P. Feyzin2 | 250 |
1 Naphtachimie : 50 % Ineos- 50 % TotalEnergies
2 A.P. Feyzin : 57,5 % TotalEnergies – 42,5 % Ineos
Transport :
Le transport de l’éthylène sous forme liquéfiée, sous pression, est délicat (tcritique : 9,6 °C). Aussi, la route et le rail sont-ils des moyens peu utilisés. En Europe 56 % de la production est transportée à l’état gazeux par éthylénoducs (téb : -103,72°C), alors qu’aux États-Unis ce pourcentage atteint 91 %. Le complément à 100 % est transformé sur les lieux de production.
L’Europe possède cinq réseaux indépendants de pipelines : au Royaume-Uni, en France entre Fos et Carling, avec 1034 km, dans la zone Anvers-Rotterdam-Amsterdam, en Italie et en Europe de l’Est. Toutefois, ces réseaux ne sont pas interconnectés (voir ci-dessous et dans le chapitre vapocraquage des hydrocarbures). Le groupe Total possède un site de stockage, dans des cavités salines à Viriat (01).
Carte des vapocraqueurs et du réseau d’éthylénoducs, en France : depuis la confection de cette carte, le vapocraqueur de Carling a été arrêté.
Consommations : en 2018, la consommation mondiale est de 161 millions de t dont 19,336 millions de t en Europe de l’Ouest (Union européenne à 15, plus Norvège et Turquie).
En 2018, la consommation de la Corée du Sud a été de 7,987 millions de t, celle de l’Inde, en 2020-21, de 6,925 millions de t, du Japon, en 2018 de 4,905 millions de t, de la Thaïlande de 4,714 millions de t, de Taipei chinois de 4,414 millions de t.
Utilisations directes de l’éthylène : elles sont marginales.
Utilisations principales : après transformation en divers produits, la principale transformation étant sa polymérisation sous forme de polyéthylène (voir ce chapitre).
En 2018, dans le monde. Source : ICIS
Répartition de la consommation d’éthylène : dans le monde, en 2018 et en Europe de l’Ouest, en 2020 :
Monde | Europe de l’Ouest | |
Polyéthylène haute densité | 28 % | 23 % |
Polyéthylène basse densité | 12 % | 25 % |
Polyéthylène basse densité linéaire | 20 % | 15 % |
Dichloroéthylène | 10 % | 14 % |
Oxyde d’éthylène | 15 % | 11 % |
Éthylbenzène | 6 % | 6 % |
Autres (acétate de vinyle, éthanol, acétaldéhyde…) | 9 % | 6 % |
Sources : ICIS et APPE
En Chine, en 2017, 58 % de la production d’éthylène est destinée à l’élaboration de polyéthylène.
Les micro-organismes animaux ou végétaux (plancton...) qui se sont déposés, il y a plusieurs millions d'années, au fond des océans sont à l'origine du pétrole et du gaz naturel qui après divers mouvements de circulation se retrouvent sous des dômes de terrain imperméable.
En savoir plusLe vapocraquage est le principal moyen de fabrication des intermédiaires de première génération. Comme le craquage catalytique, il consiste à casser les molécules de la charge, par pyrolyse, pour obtenir des molécules plus petites. De plus, il est réalisé en présence de vapeur d'eau qui sert à diluer les hydrocarbures pour éviter des réactions parasites.
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