Les diamants sont les matériaux les plus durs connus. Ils sont employés en joaillerie ainsi que dans l’industrie mais dans ce domaine les diamants synthétiques, préparés en plus grande quantité, sont préférés.
Voir également le chapitre carbone.
La structure cristalline est cubique, avec une maille cubique à faces centrées de paramètre a = 0,357 nm. Les atomes de carbone sont situés aux nœuds de la maille ainsi qu’au centre de 4 des 8 sites tétraédriques.
Masse volumique | Dureté | Température de fusion | Température d’ébullition | Conductibilité électrique | Conductibilité thermique | Solubilité dans l’eau |
3,51 g.cm-3 | 10 | > 3 550°C | 4 827°C | 10-15 S.m-1 | 2 300 W.m-1.K-1 | insoluble |
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La production de diamants synthétiques est nettement plus importante que celle de diamants naturels. En effet, en 2019, la production de diamants synthétiques a été de plus de 14,6 milliards de carats, essentiellement en Chine, celle de diamants naturels, de 142 millions de carats.
Les diamants sont constitués de carbone à l’état natif. La teneur en diamants des mines est très faible : il faut traiter en moyenne 3 tonnes de minerai pour obtenir 1 carat soit 0,20 g et 250 t pour produire un diamant de joaillerie, taillé, de 1 carat.
Le plus gros diamant découvert est le Cullinan, en 1905, dans la mine Premier, en Afrique du Sud, avec 3 106 carats avant taille. Ces dernières années, le plus gros diamant blanc et pur, le Diamant du Centenaire, a été découvert en 1986 dans la mine de Premier, en Afrique du Sud, avec 599 ct avant taille, 273 ct après. Dans sa plus grande largeur il mesure 5 cm.
Gisements et exploitations minières :
Les diamants, formés il y a plus de 990 millions d’années dans le magma terrestre, à une profondeur de 125 à 200 km, à des températures comprises entre 900 et 1300°C et à pression très élevée (45 à 60 kbar), sont remontés rapidement à la surface de la terre lors d’éruptions volcaniques. Lors de leur remontée, les diamants n’ont pas eu le temps de se transformer en graphite, forme stable du carbone à la surface de la terre. Les diamants sont donc dans un état métastable. Les gisements se présentent sous forme de :
Un cas particulier est celui du gisement de Popigaï, en Russie, qui s’est formé il y a 35 millions d’années lors de l’impact d’une météorite, la pression générée lors de l’impact ayant transformé du graphite en diamant. Situé en Sibérie, à 2 000 km au nord de Krasnoïarsk, le cratère possède un diamètre d’une centaine de km. Les diamants présents, de qualité industrielle, ont une taille de 0,5 à 2 mm. Les ressources présentes dans ce gisement seraient considérables.
Actuellement, une partie des stériles rejetés lors des exploitations antérieures est retraitée. Par exemple, autour de la mine de Kimberley, en Afrique du Sud.
Après broyage du minerai, un enrichissement est effectué à l’aide de techniques gravimétriques, par exemple avec un milieu dense de particules de ferrosilicium, les diamants (densité de 3,52) sont extraits avec le ferrosilicium qui est ensuite récupéré magnétiquement et recyclé. Les diamants, hydrophobes et oléophiles, peuvent être séparés en milieu eau-huile puis enfin repérés, un à un, par leur fluorescence sous rayonnement X.
On distingue : les gemmes (environ 20 % de la production en poids et plus de 65 % en valeur) utilisés en joaillerie, les quasi-gemmes (37 à 39 % de la production en poids) qui sont de plus en plus utilisés en joaillerie et les diamants industriels (43 % de la production en poids).
En 2023. Monde : 111 523 millions de carats pour 12 725 millions de $ US et 114 $US/ct, en moyenne.
Pays | Production | Valeur | $US/ct | Pays | Production | Valeur | $US/ct | |
Russie | 37 317 | 3 606 | 97 | Afrique du Sud | 5 892 | 794 | 135 | |
Botswana | 25 095 | 3 283 | 131 | Zimbabwe | 4 913 | 303 | 62 | |
Canada | 15 981 | 1 550 | 97 | Namibie | 2 385 | 1 234 | 517 | |
Angola | 9 754 | 1 532 | 157 | Sierra Leone | 525 | 102 | 195 | |
R. D. du Congo | 8 347 | 65 | 8 | Lesotho | 472 | 139 | 294 |
Source : Kimberley Process
On estime à plus de 400 t la masse totale des diamants extraits dans le monde depuis les origines. En 1950, la production était de 15 millions de carats/an.
Ces gisements, sauf Severalmaz, sont situés dans la république de Sakha, en Yakoutie, dans le Nord-Est de la Sibérie et ils posent de gros problèmes d’exploitation en raison de la température hivernale qui peut atteindre les moins 60°C. Le gisement de Severalmaz est situé dans la région d’Arkhangelsk.
En 2021, les diamants sont exploités par Alrosa à 61 % dans 8 mines à ciel ouvert, à 28 % dans 3 mines souterraines et à 10 % dans 8 dépôts alluvionnaires.
Les réserves prouvées et probables d’Alrosa, en Russie, sont, début 2021, de 628 millions de carats.
Principaux producteurs : en 2020, répartition du marché, en volume, et, en 2016, en valeur.
Sociétés | en volume | en valeur | Sociétés | en volume | en valeur | |
Alrosa (Russie) | 27,5 % | 29 % | Catoca (Angola) | 5,2 % | 7 % | |
De Beers | 23,0 % | 38 % | Petra Diamond (Afrique du Sud) | 3,0 % | 3 % | |
Rio Tinto | 13,5 % | 4 % |
Sources : Alrosa et De Beers
Production de diamants industriels et de matériaux ultra durs, par Element Six. Les usines de production sont situées en Irlande (Shannon), Royaume-Uni (Île de Man), Suède (Robertfors), Ukraine (Poltava), Chine (Suzhou), États-Unis (Santa Clara, en Californie) et Afrique du Sud (Springs).
Les réserves prouvées et probables sont de 30 millions de carats.
Réserves : en 2018, sur un total de 1,774 milliards de carats. Répartition :
Russie | 41 % | Canada | 14 % | |
Afrique | 43 % |
Source : Alrosa
En 2013, à 54 % dans la joaillerie et à 46 % dans l’industrie.
Répartition de la consommation de diamants, en joaillerie, en valeur, en 2020, sur un total de 68,3 milliards de dollars.
États-Unis | 51 % | Inde | 6 % | |
Chine | 11 % | États du Golfe | 4 % | |
Japon | 7 % | Reste du monde | 22 % |
Utilisé dans l’industrie pour sa dureté (10, par définition, dans l’échelle de Mohs) dans les abrasifs, filières, trépans, outils de coupe… Les diamants polycristallins et impurs (carbonados et borts) sont préférés aux diamants purs car ils sont moins fragiles. Toutefois, dans ce secteur, les diamants naturels ne représentent que 1 % de la consommation. Ce sont les diamants synthétiques qui assurent 99 % de la consommation.
Un diamant parfait et pur n’absorbe pas la lumière visible et est parfaitement transparent. L’énergie de la bande interdite est de 5,45 eV, énergie nettement supérieure à l’énergie des photons visibles. Cela n’est plus le cas en présence d’impuretés ou de défauts cristallins.
La classification des diamants est réalisée en fonction de la présence d’impuretés qui absorbent ou non dans l’infrarouge. Les diamants de type I peuvent contenir jusqu’à 0,3 % d’azote, ils absorbent vers 8 μm. Ils absorbent également le rayonnement visible dans le domaine du bleu-violet et sont donc colorés en jaune. Les diamants de type II ne contiennent pas d’azote et ils n’absorbent pas le rayonnement infrarouge. Les diamants IIa ne contiennent ni azote ni bore. Les diamants IIb contiennent du bore donnant une absorption du rayonnement visible dans le rouge et donc une couleur bleu. Le diamant « Régent » est de ce type.
Le diamant de type IIb est un excellent isolant (ρ > 1014 ohm.cm) et le matériau qui possède la conductibilité thermique la plus élevée (2000 W.m-1.K-1 à 20°C).
Les diamants se transforment en graphite à l’air vers 600°C et sous vide vers 1500°C.
Les laboratoires de recherche ont essayé de reproduire, à l’échelle industrielle, les conditions existant dans le magma terrestre et permettant la formation de diamant. La première synthèse, gardée secrète, a été réalisée en Suède, dans le laboratoire d’Allmanna Svenska Elektriska Aktiebolaget. La première synthèse officielle et brevetée a été réalisée le 16 décembre 1954, dans les laboratoires de General Electric.
Les premières fabrications ont été réalisées sous haute pression et température élevée. Les diamants obtenus, dénommés HPHT, représentent actuellement la plus grande partie (99 %) de la production de diamants synthétiques. Un autre mode d’élaboration par dépôt chimique en phase vapeur (diamants CVD) commence à être industrialisé.
Diamants HPHT : un mélange de graphite et d’un métal de transition (Ni, par exemple) qui sert de solvant pour le carbone (le diamant y est moins soluble que le graphite), entouré de pyrophylitte et muni de contacts électriques permettant le chauffage par effet Joule, forme une chambre de réaction cylindrique qui est placée au centre d’une presse tétraédrique. Entre 1667 et 1728°C, à 54 kbar, le diagramme de solidification Ni-C présente une zone fondue en présence de C cristallisé sous sa forme diamant. Le taux de croissance est d’environ 1 mm/jour. La pyrophylitte (phyllosilicate de la famille du talc) présente l’avantage d’être plastique sous haute pression et donc de transmettre de façon homogène les pressions exercées.
Les diamants produits sont, en général, de couleur jaune (due à la présence d’azote) ou verte. Ils font souvent moins de 1 carat et 5 à 6 dixièmes de mm. Un diamant de 14,2 carats, de bonne qualité industrielle a été produit par De Beers.
Les producteurs de diamants synthétiques produisent aussi du nitrure de bore cubique (dont la dureté approche celle du diamant) qui demande également, pour son élaboration, de très hautes pressions. Les produits proposés vont des poudres microniques, aux grains, aux pierres et aux plaquettes polycristallines (pour outils d’usinage et pièces d’usure) obtenues par frittage de grains de diamant ou de nitrure de bore cubique.
Diamants CVD : des revêtements de matériaux par des couches minces (5 à 10 μm) de diamant, réalisées par dépôt chimique en phase vapeur (CVD), sont commercialisés. De même, des diamants synthétiques de bonne qualité commencent à être produits par dépôt chimique en phase vapeur. La croissance du diamant (polycristallin, nanocristallin ou monocristallin) est réalisée à partir d’un substrat de diamant que l’on fait croître. La croissance est réalisée sous pression réduite, en présence de méthane et de dihydrogène, qui, sous l’action d’une décharge électrique, donnent un plasma.
En 2011. Monde : 4 380 millions de carats.
Chine | 4 000 | Japon | 34 | |
États-Unis (2017) | 125 | Biélorussie | 25 | |
Russie | 80 | Suède | 20 | |
Afrique du Sud | 60 | Ukraine (2008) | 4 | |
Irlande | 60 | France | 3 |
Source : USGS
En 2019, la production chinoise est de 14,6 milliards de carats.
La production de diamants synthétiques était de 329 millions de carats en 1990.
Producteurs :
Aux États-Unis, la production est assurée par Diamond Innovations, filiale de Hyperion, à Worthington, dans l’Ohio et par Mypodiamond à Smithfiels en Pennsylvanie.
Element Six, détenu, pour la branche abrasifs à 60 % par le groupe De Beers et 40 % par Umicore, possède des usines de production en Irlande à Shannon, au Royaume-Uni dans l’Île de Man, en Suède à Robertfors, en Ukraine à Poltava, en Chine à Suzhou, aux États-Unis à Santa Clara, en Californie et en Afrique du Sud à Springs.
Après utilisation, les diamants industriels peuvent être recyclés, cela a représenté 120 millions de carats, en 2019, aux États-Unis.
Consommation : en 2019, les États-Unis ont consommé 460 millions de carats.
Les diamants synthétiques sont plus adaptés à la plupart des besoins industriels que les diamants naturels : ils possèdent un meilleur pouvoir de coupe et ont une durée d’utilisation plus longue. Ils couvrent 99 % des besoins industriels mondiaux en diamant.
En 1992, plus de 250 000 ct de diamants ont été utilisés pour raboter sur 120 km, la surface (1,8 millions de m2 de béton) d’une autoroute américaine, en Floride.
Leur utilisation est limitée à 700°C (transformation en graphite) et au travail de matériaux ne réagissant pas avec le carbone. Ils sont, jusqu’à 1 200°C, remplacés par le nitrure de bore cubique.
Les dépôts de diamant sont utilisés pour usiner des alliages Al-Si, des composites Al-SiC…